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Thameur Badida et Nissaf Yahiaoui ne seraient que les éléments d’une opération de diversion intelligemment ficelée
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Le directeur de Tunivisions a sillonné toute la république et récolté plus de 12 mille parrainages avant de se désister… probablement, en faveur de K.S
Dans deux jours, plus précisément le mercredi 23 octobre 2019, le nouveau président de la République Kaïs Saïed est appelé à prêter serment à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) dans sa composition actuelle appelée à céder la place aux nouveaux élus
48 heures nous séparent de l’investiture officielle qui va donner le signal officiel de l’entrée en fonction du bouveau chef de l’Etat, mais, selon les observateurs, le mystère demeure entier quant au phénomène Kaïs Saïed, à savoir le pourquoi et le comment s’une telle victoire ayant pris l’ampleur d’un véritable plébiscite.
Une remémoration de certains faits, associée à des déclarations et des prises de positions récentes peuvent faire élucider, en partie, l’énigme. Bien sûr, on a parlé de centaines de pages de jeunes qui ont fait une campagne sur le net pour Kaïs Saïed. Bien sûr, il y a eu des noms : l’ex-communiste Ridha Mekki Lénine, le salafiste Ridha Belhaj, le « génie » de l’informatique Thameur Badida, présenté comme étant le cerveau et l’architecte de la dynamique facbookienne en faveur de K.S, la blonde Nissaf Yahiaoui, se présentant comme étant la S.G. du mouvement des « jeunes de Tunisie, juste pour confirmer la prétendue armada de pages des jeunes.
Puis, on a commencé à voir d’autres figures, notamment des jeunes qui passaient sur les plateaux radiotélévisés, dont le dernier n’est autre que Kaïs Karoui, présenté, désormais comme étant le porte-parole de l’équipe de Saïed.
Bien sûr, il y a Naoufel Saïed, frère de Kaïs Saïed, présenté, comme étant le directeur de la campagne « invisible » et l’homme le plus proche du chef de l’Etat. Même si certains voient cela d’un mauvais œil dans le sens où il faut éviter de faire impliquer les membres de la « famille » dans les affaires du pouvoir.
Jusqu’à présent, on veut nous faire croire qu’il s’agit d’un mouvement anodin et spontané sans organisation, ni planification, à par l’apport technologique et technique du génial Badida.
Et si tous ces petits faits n’étaient que des subterfuges et une sorte d’opération de diversion pour détourner l’attention du véritable stratège de toute dynamique ayant mené K.S au sommet du pouvoir ?
En effet, l’histoire et l’expérience ont toujours démontré que les grandes manœuvres supposent, souvent, des actions de diversion comme c’est dans le cas des grandes batailles militaires décisives ou encore les grandes compétitions politiques.
Pour le cas d’espèce, la plupart des indices montrent, selon notre analyse, du doigt l’homme d’affaires, de communication et de média, Nizar Chaâri. Comment ?
Nizar Chaâri, simple présentateur-animateur de variétés et d’émissions de jeux légères au départ, grand séducteur, beau parleur, est également et surtout, super-intelligent et ayant de l’ambition à en revendre. Gendre de l’un des hommes les plus riches de toute la Tunisie, feu Aziz Miled, il a fondé la revue people « Tunivisions » qui a fait la promotion des grandes figures du show biz et de la mode, plus particulièrement, les plus belles femme de Tunisie.
Plus encore, après la révolution, Nizar Chaâri a vite fait d’entrer dans le monde politique par le biais de la société civile, tout en empruntant un créneau inédit et que personne n’avait suivi avant lui : faire le tour du pays et sillonner tous les coins de la République.
Ainsi, sans soucis matériels, grâce à sa situation financière et à la gestion de Tunivisions qui a pris une grande dimension, Nizar Chaâri a visité, pratiquement, tous les établissements de l’enseignement supérieur du pays et les milliers d’associations à caractère social, économique et culturel, sachant qu’à chaque visite il s’assure, par une « approche innocente », d’avoir les coordonnées des jeunes contactés.
Comme c’est le cas, d’ailleurs, ces jours-ci avec les jeunes participant ou visitant les sites repeints ou nettoyés, ce qui a entraîné des points d’interrogations sur le pourquoi de cette pratique…
Sans en avoir la preuve formelle, tout porte à croire que le véritable cerveau de toute l’action en faveur de Kaïs Saïed ne serait autre que Nizar Chaâri. Et ce n’est pas un reproche. Au contraire, c’est de bonne guerre et une preuve de son intelligence dans le sens où il a compris le manège.et que tous observateurs n’y ont vu que du feu !
D’ailleurs, il a fini par le dire sans équivoque dans son interview accordée à Radio Diwan Fm le soir même du scrutin au 1er tour de la présidentielle. Nizar Chaâri s’y est dévoilé de la manière la plus claire en y étalant la fameuse théorie de la « Jeunesse veut » et de la « jeunesse n’accepte plus de tutelle »
Et voila ce que disait M. Chaâri : « Ce qu’a fait Kaïs Saïed, aucune personnalité ne l’a fait avant lui »… Kaïs Saïed offre aux jeunes qui avaient entre 10 et 17 ans en 2011, une deuxième révolution, car tout le monde attendait, en vain, la concrétisation des objectifs de ce qu’on peut appeler la première révolution du 14 janvier »… »Les électeurs de Kaïs Saïd sont constitués des jeunes de la nouvelle génération Youtube et non la TV, la génération digitale et numérique… ».
A noter que lors de cette interview, Nizar Chaâri avait prononcé le nom de Kaïs Saïd des dizaines et des dizaines de fois, tout en criant haut et fort qu’il va voter pour lui au second tour.
Ainsi, Kaïs Saïd, qui ne comprend rien à l’informatique, à l’Internet et aux réseaux sociaux puisqu’il n’a même pas une page Facebook, aurait trouvé en Nizar Chaâri, l’homme providentiel pour lui apporter la magistrature suprême sur un plateau.
D’ailleurs, un autre indice, pourrait prouver le lien entre les deux hommes : les 12 500 parrainages récoltés par Nizar Chaâri pourraient être ceux ayant servi pour Kaïs Saïed a qui on aurait volé un bon nombre de ses parrainages. Ainsi, cette histoire de parrainages ramenés à dos d’âne et de dromadaires ne serait qu’une pure invention pour ajouter un halo légendaire et mystique à son parcours
Autrement dit, le travail de sape et de base aurait été fait par Nizar Chaâri qui a travaillé sur les deux volets : les visites sur terrain, les groupes fermés de jeunes et la chaîne Youtube. Il n’y en aurait, en réalité, personne d’autre. Ce qui explique la disparition de la circulation des Badida, Nissaf Yahiaoui et bien d’autres…
Autres indices, Nizar Chaâri, avec ses pages et ses réseaux, est, comme par enchantement en première ligne des plus grand supporters des campagnes de propreté sans oublier qu’il a le mérite, de lancer des appels pour rectifier le tir dès qu’il s’est aperçu des dérapages et des atteintes au patrimoine national et au bon goût.
On comprend que le directeur de Tunivisions ait peur que toute son œuvre puisse foirer à cause de l’inconscience de certains jeunes emportés par l’enthousiasme sans oublier les risques d’une récupération du mouvement par les extrémistes, plus précisément, ceux de l’alliance d’El Karama dont on voit un bon nombre, d’ailleurs, sur les pages proches de Nizar Chaâri qui continue à croire en la sincérité, l’honnêteté et la crédibilité de Kaïs Saïed comme étant ses atouts majeurs
D’ailleurs, il ne parle pas de projets, mais surtout de la personnalité du nouveau président de la République.
Franchement, tous les faits et recoupements nous orientent vers Nizar Chaâri comme l’initiateur du phénomène Kaïs Saïed. Pourtant tous les observateurs ont été pris à défaut et à contrepieds et n’ont rien vu venir. Il a eu le mérite d’avoir compris que son heure n’est pas encore venue. « Je ne suis plus candidat à la présidentielle, mieux vaut que je cède la place à une personnalité plus apte », avait il indiqué quelques jours avant les dépôts des candidatures.
Et c’était faire preuve de super-intelligence surtout qu’il a su choisir la personnalité qu’il faut : un homme intellectuel, propre, mais aussi sans charisme et sans trop de « m’as-tu vu ».
En tout état de cause, Nizar Chaâri, qui devrait, à notre humble avis, faire partie du staff au Cabinet présidentiel pour le conseiller et le « protéger », devrait sortir, maintenant, au grand jour et expliquer plus profondément et plus en détails ses relations avec le nouveau chef d’Etat…
Noureddine HLAOUI