- Héritière de l’AMT issue de 2005, elle a oublié les « couloirs d’Ahmed Rahmouni et de Leïla
Abid
Dans une récente intervention à Midi show, la juge Raoudha Karafi, ancienne présidente de
l’Association des magistrats tunisiens (AMT) dont elle est encore la présidente d’honneur, a lancé de
graves accusations quant à l’existence de ce que l’on appelle, « la justice des couloirs ».
La magistrate parlait d’un secret de polichinelle et d’un phénomène avéré dont tout le monde parle.
Pour simplifier, disons que les justiciables sont traités différemment selon leurs appartenances
politiques et selon les « couleurs » des membres de la Chambre devant instruire l’affaire. Ainsi, on
peut être « privilégié ou saqué » selon les cas.
Or, Mme Karafi a axé ses propos, principalement, sur le cas de Nabil Karoui et sur la présumée faveur
dont il aurait bénéficié de la part de Taïeb Rached, président de la Cour de Cassation.
Les remarques de la présidente d’honneur de l’AMT sont justes et pertinentes, mais le hic est que,
pratiquement, elle n’a évoqué que le seul cas de Nabil Karoui et de Taïeb Rached avec un
acharnement tel qu’elle estime surprenant et anormal que Nabil Karoui soit libéré.
On est surpris qu’une magistrate émette des jugements faisant fi du principe élémentaire que tout
accusé est innocent jusqu’à ce qu’il soit jugé et condamné conformément à la loi et non pas
conformément aux desiderata et des « preuves » de l’association I Watch.
Raoudha Karafi oublie ou fait semblant d’oublier qu’il y a d’autres « couloirs » plus dangereux et plus
graves que ceux de Taïeb Rached. On vient d’en avoir la preuve, aujourd’hui même suite aux
révélations faites par le Comité de défense des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, dans
le sens où il s’agit, cette fois-ci, de dossiers de terrorisme touchant à la sécurité nationale.
Alors pourquoi Mme Karafi n’a soufflé aucun mot sur les présumés couloirs de Béchir Akremi
comme l’ont montré, chiffre à l’appui, Imen Gzara et compgnie ?
Ce qu’a fait Raoudha Karafi n’est qu’une manière de défendre et protéger les autres « couloirs »
défendant les terroristes en accablant ceux impliqués dans les affaires de corruption. Ceci ôte toute
crédibilité aux dires de la présidente d’honneur de l’AMT, héritière de l’ancien bureau présidé par le
juge Ahmed Rahmouni que certains accusent d’avoir ses propres couloirs.
N’avait-il pas exigé et obtenu la libération d’un nombre de terroristes parce que leurs aveux étaient
« soutirés suite au recours à la violence à leur encontre ». ? Mais certains de ces éléments libérés ont
été impliqués, ultérieurement, dans des attentats terroristes hautement meurtriers ».
D’ailleurs, on n’oublie pas que l’épouse de M. Rahmouni, la magistrate Leila Abid, s’était vu confier
en exclusivité les affaires des biens confisqués appartenant aux anciens du régime de Ben Ali. N’était-
ce pas juste la même Leila Abid qui avait fait de l’expulsion de Dorsaf Ben Ali et de son fils de son
domicile une affaire personnelle allant jusqu’à réclamer à la présidence de la République, en avril
2016, le feu vert pour l’expulsion de cette dame et de ses enfants par les forces de la police !!
On se rappellera également de l’affaire de la démolition du logement de trois niveaux appartenant à
Ahmed Rahmouni dans la zone de M’rezga à Hammamet. En colère noire, l’ancien président de l’AMT
avait déposé une plainte et avait obtenu de la placer dans les « couloirs » du Tribunal de première
instance de Tunis alors que territorialement, c’est le Tribunal de Nabeul qui aurait dû en avoir la
charge. Mais à Tunis, il y avait Béchir Akremi !…Voyons donc ! Qui a parlé de « couloirs » ?…
Noureddine HLAOUI