TUNIS – UNIVERSNEWS (MONDE) – A la veille du vote des Américains pour désigner le ou la nouvelle présidente des Etats-Unis, les sondages sont plus serrés que jamais entre la vice-présidente démocrate et l’ancien chef d’Etat républicain ce lundi 4 novembre. Le successeur de Joe Biden pourrait ne pas être connue immédiatement après la fermeture des bureaux de vote.
A quelques jours de la fatidique date du scrutin de l’élection présidentielle américaine, mardi 5 novembre, les sondages défilent sans cesser. Certains s’accordent, d’autres se contredisent. En 2016, les sondages américains accordaient la victoire à Hillary Clinton. En 2020, ils attribuaient une avance délirante à Joe Biden. Pour l’élection de 2024, les instituts ont tenté d’apprendre de leurs erreurs pour se perfectionner.
Quelque 244 millions d’électeurs sont appelés mardi 5 novembre à se prononcer sur leur futur ou future Présidente, mais aussi sur le renouvellement de la Chambre des représentants et d’un tiers du Sénat. Presque un tiers d’entre eux, soit 75 millions de personnes, ont déjà voté de manière anticipée.
Un lundi au pas de course
Kamala Harris a annoncé dimanche lors d’un bref échange avec les journalistes à Detroit, dans le Michigan (région des Grands Lacs), avoir voté par correspondance. La vice-présidente américaine et candidate démocrate a précisé : «Mon bulletin est en route pour la Californie», son Etat d’origine.
Ce lundi, la candidate démocrate terminera sa campagne à Philadelphie en Pennsylvanie, l’un des «swing states» les plus disputés et les plus indécis avec ses 19 grands électeurs. De son côté, Donald Trump bouclera sa troisième campagne présidentielle à Grand Rapids, dans le Michigan.
A chaque candidat sa stratégie pour le dernier jour de campagne. Sauf ajout de dernière minute à son agenda, Kamala Harris semble avoir décidé de faire tapis sur la Pennsylvanie, le plus crucial des sept «swing states». Après deux meetings à Allentown et Pittsburgh, la vice-présidente clôturera sa campagne par un rassemblement nocturne devant le musée d’Art de Philadelphie, auquel participeront notamment Lady Gaga, Oprah Winfrey et Ricky Martin. Donald Trump, de son côté, passera la journée de lundi dans trois États – la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Michigan. Son dernier arrêt est prévu vers minuit, heure locale, à Grand Rapids, là où il avait terminé chacune de ses deux précédentes campagnes présidentielles.
Trump toujours plus loin dans l’outrance
Donald Trump arrive à un moment de l’histoire où les Etats-Unis ne sont plus les seuls maitres du jeu… bien qu’ils dominent une grande partie. Mais ses promesses font peur au monde entier avec son slogan « America First » et même les alliés de l’Oncle Sam dans le monde occidental ont la main sur le ventre avec les menaces que profère Trump et qui risquent de causer des tsunamis. Le scrutin de ce mardi revêt un enjeu considérable pour l’Union européenne, en particulier sur deux sujets principaux : la défense et les relations commerciales entre les deux rives de l’Atlantique.
Tout d’abord, cette présidentielle américaine pourrait être cruciale en matière de défense. La sécurité militaire du continent européen se jouera en partie mardi. Pour le moment, cette sécurité dépend grandement de ce que les militaires appellent à Bruxelles le « parapluie de défense américain ». Qu’adviendra-t-il de cette alliance, face à une Russie qui ne désarme pas aux frontières orientales de l’Europe, et face aux menaces de guerre hybride qui se multiplient ?
Kamala Harris ne s’est pas beaucoup exprimée sur le sujet mais les Européens n’ont pas oublié que Donald Trump, lorsqu’il était président, s’était emporté contre ses alliés qu’il accusait de ne pas assez contribuer au budget de l’Otan. « Cette élection américaine est la plus importante des élections européennes de cette année », explique Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l’alliance transatlantique et dirige aujourd’hui le programme Défense du Conseil européen pour les relations internationales.
« Cette élection américaine pose vraiment toute une série de questions. Des questions immédiates sur l’avenir de l’Ukraine et des questions à plus long terme sur la relation transatlantique en matière de défense. La question, c’est la fermeté de l’engagement des Américains au côté des Européens. »
Tentation protectionniste
Une rupture ou une continuité, la question se pose aussi en termes économiques. Même si, « les Etats-Unis restent les Etats-Unis », comme le confie un expert de ces sujets à Bruxelles, la tentation protectionniste est bien là. Celle d’attirer des entreprises dans des secteurs de pointe à coups de subventions massives est toujours là aussi, selon France info.
La vraie différence entre Donald Trump et Kamala Harris concerne les relations commerciales entre l’Union européenne et les Etats-Unis. « Dans le cas d’une victoire de Kamala Harris, on aurait beaucoup plus de continuité avec la présidence de Joe Biden, explique Elvire Fabry, spécialiste de géopolitique commerciale à l’Institut Jacques Delors. Alors que dans le cas d’une victoire de Donald Trump, c’est une vraie guerre commerciale qui s’armerait et les Européens sont déjà en train de voir comment ils répondraient à des droits de douane qui seraient entre 10% et 20% supplémentaires. »
Double impact redouté en Europe : une diminution des exportations et une nouvelle déferlante de produits chinois, du fait de débouchés commerciaux restreints aux Etats-Unis.