À travers le monde, pas moins de deux milliards de personnes vivent de l’économie informelle, ce qui représente 61 % de la population active totale selon l’Organisation internationale du travail (OIT). Leurs emplois sont tous essentiels pour la plupart.
Les femmes opérant dans le secteur informel ont été les plus vulnérables aux effets de la pandémie en raison de l’absence de protection gouvernementale et d’un dispositif de sécurité
sociale.
C’est ce qui ressort d’une étude sur » l’impact de la COVID-19 sur les femmes opérant dans le secteur informel en Tunisie » qui a été élaborée par le « Tunisia Inclusive Labor Institute » (l’institut tunisien du travail inclusif) et le « Global Fairness Initiative » (GFI) en collaboration avec des organisations locales.
Selon cette étude, 84% des femmes travaillant à leur propre compte dans le secteur informel ont perdu des revenus et 71% autres ont été contraintes de s’endetter, suite aux restrictions liées à la Covid-19.
Par ailleurs, 47 % des femmes interrogées ont déclaré avoir dû
travailler sans interruption, pendant toute la durée de la pandémie, malgré les risques
sanitaires.
La même étude a dévoilé que les aides publiques annoncées au cours du confinement générale, ont été inaccessibles aux travailleuses informelles bien qu’elles aient besoin d’une aide immédiate en espèce ainsi qu’une assistance financière pour réussir à sauvegarder ou à relancer leurs activités.
La pandémie révèle encore plus la précarité des travailleurs informels
La pandémie a été particulièrement difficile pour les travailleuses informelles du secteur de la collecte des déchets. En effet, 98 % des ramasseurs de déchets ont vu leurs revenus diminuer en raison des restrictions sanitaires ; 55% ont été témoins de cas de violence domestique et 91% ont déclaré avoir dû travailler sans interruption tout au long de la pandémie, malgré les risques sanitaires.
D’ailleurs, l’étude ne s’est pas contentée de présenter les impacts de la crise sanitaire sur les femmes opérant dans le secteur informel. Les réalisateurs ont voulu que cette étude
soit un outil pour apporter des réponses politiques inclusives et fondées sur des données probantes en fournissant aux responsables du plaidoyer et aux décideurs politiques les informations dont ils ont besoin pour assurer une reprise économique équitable pour les femmes actives dans le secteur informel en Tunisie.
Comment les protéger ?
L’étude a, également, recommandé la nécessité d’améliorer l’accès aux services sociaux et de santé mentale, de s’assurer que les futures mesures d’urgence ne privent pas davantage les travailleuses informelles de leurs droits appelant le gouvernement à fournir un soutien plus ciblé à cette catégorie.
Il est important de signaler que l’étude a été menée sur les femmes entrepreneures et propriétaires d’entreprises dans sept districts du centre-ouest et du nord-ouest du pays.
J.M