Une étude inédite sur les répercussions futures de la pollution dresse un tableau assez sombre pour l’avenir des plus jeunes. Ainsi, les enfants âgés de six ans en 2020 seront victimes de deux fois plus de cyclones et de feux de forêts que leurs grands-parents nés dans les années 1960.
Pour la première fois, une équipe internationale composée d’une trentaine de chercheurs a voulu répondre concrètement à cette interrogation. Relayée par Franc 24, cette étude intitulée « Inégalités intergénérationnelles dans l’exposition aux extrêmes climatiques » a été publiée le 26 septembre dans la revue Science.
Le constat est plus alarmant : Si le réchauffement climatique poursuit sa trajectoire actuelle, les enfants qui sont aujourd’hui âgés de six ans vivront deux fois plus de cyclones et de feux de forêts que leurs grands-parents, mais aussi trois fois plus de crues et cinq fois plus de sécheresses. Ils subiront une trentaine de vagues de chaleur, contre, en moyenne, deux à quatre pour leurs aïeuls.
Pour arriver à ces résultats, l’équipe de Wim Thiery, climatologue à la Vrije Universiteit de Bruxelles (Belgique), a combiné plusieurs modélisations climatiques ainsi que les différentes trajectoires de températures utilisées par les experts du Giec avec des données démographiques sur l’espérance de vie, le nombre de personnes par génération et par pays ou encore la densité de population.
L’étude met aussi en avant de grandes disparités selon les régions du monde. « C’est simple : les jeunes vivant dans les pays en développement seront les plus touchés », résume le climatologue. Ainsi, selon les pronostics avancés, un jeune né en Afrique subsaharienne aujourd’hui aura six fois plus de risques d’être exposé à des aléas météorologiques qu’un jeune né dans un monde où le
Selon la même source, si l’Europe et l’Asie centrale dénombrent 64 millions d’enfants nés entre 2015 et 2020, l’Afrique en compte, elle, 205 millions, soit six fois plus de personnes touchées de plein fouet par ces catastrophes.
À un mois de la COP26 organisée à Glasgow à partir du 30 octobre et présentée comme un rendez-vous crucial pour le climat, les chercheurs se veulent pourtant optimistes : »Tout n’est pas sombre. Notre étude montre aussi très clairement que si les États travaillent de concert pour limiter le réchauffement à +1,5 °C d’ici à 2100, l’objectif fixé par l’accord de Paris, alors les conséquences seront bien moins dramatiques. »
Les enfants nés en 2020 verraient alors le risque d’être exposés à des accidents climatiques diminuer de 40 % pour les canicules, de 34 % pour les crues ou encore de 28 % pour les sécheresses. Mais selon la dernière évaluation de l’ONU publiée mi-septembre, le monde se dirige actuellement vers un réchauffement « catastrophique » de +2,7 °C.