• Ayant perdu l’espoir d’avoir le ministère des Affaires étrangères et ayant peu de chance de prendre la tête de l’UMA, Othman Jarandi lorgne de nouveau du côté de New York
L’affaire du limogeage de Moncef Baâti de son poste à New York continue à faire couler beaucoup d’encre malgré l’ombre que lui a fait la question de la formation du nouveau gouvernement.
En effet, les péripéties du limogeage du représentant permanent de la Tunisie auprès de l’Organisation des Nations Unies, Moncef Baâti comportent certains zones d’ombre dans le sens où des infos affirment que le brouillon du projet de résolution sur la Palestine a été remis à la délégation tunisienne de New York par le département des Affaires étrangères.
D’autres indiquent qu’il a reçu ledit brouillon directement de la Mission palestinienne et l’a distribué aux délégations auprès de l’ONU sans en référer au ministère de tutelle, ce qui constituerait une faute. Mais les observateurs ajoutent que cela ne justifie nullement la réaction violente de la présidence de la République qui, par le biais d’une « précision » rendue publique via l’agence officielle de la TAP, est allée jusqu’à insinuer un acte de « trahison » prémédité par de tierces parties à l’intérieur de la Tunisie.
Ceci est le côté apparent et officieux de l’iceberg, mais la face cachée est autre. Des sources dignes de foi proches du Palais présidentiel confient que c’est Othman Jarandi, qui s’y trouve sans titre officiel, qui a géré le dossier.
Se trouvant aux côtés de Nadia Akacha, nouvelle cheffe du cabinet, M. Jarandi n’aurait pas digéré que le poste de représentant de la Tunisie auprès de l’ONU lui échappe et échoit à Moncef Baâti, alors que pour le consoler il aurait été désigné comme candidat de la Tunisie pour remplacer Taïeb Baccouche en tant que secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA)
D’ailleurs, les mêmes sources nous précisent que la décision dans ce sens aurait été déjà signée par le chef de l’Etat en attendant de la soumettre aux chefs d’Etat des cinq pays formant l’UMA.
D’ailleurs, M. Baccouche aurait eu probablement vent de cette éventualité puisqu’il met déjà en garde le président de la République contre une pareille décision, et ce lors de l’interview accordée à Khouloud Mabrouk de Radio IFM, lors de l’émission « Dkika 90 », réalisée en partenariat avec Business News, représenté par Nizar Bahloul, et Leaders, représenté par l’ancien ambassadeur au Koweït, Mohamed Ibrahim Hassaïri.
Pour revenir à Othman Jarandi, il continue à alimenter l’espoir, maintenant qu’il « s’est débarrassé » de Moncef Baâti, de prendre sa place surtout que les chances de se voir confier le ministère des Affaires étrangères ou l’Union du Maghreb Arabe sont de plus en plus infimes.
Entretemps, il s’occupe des fonctions de « souffleur » à Nadia Akacha, cheffe du cabinet présidentiel et ancienne élève de Kaïs Saïed, qui continue à patauger n’étant pas rompue à ce genre de poste nécessitant une profonde connaissance des arcanes politiques et diplomatiques
Encore un épisode démontrant, si besoin est, que le M. Saïed est perdu au milieu de son entourage qui peut en faire ce qu’il veut, ce qui est excessivement grave dans le sens où la direction et la gestion des affaires de tout un pays n’a rien à voir avec un cours appris et ressassés, à longueur des années, dans un amphi d’université.
Noureddine HLAOUI