- Ridha Grira, Kamel Letaïef et Rachid Ammar lui ont conseillé de ne pas rentrer dans l’imédiat
- Mongi Khadhraoui : « d’autres enregistrements avec un contenu plus grave seront diffusés par la même chaîne BBC… »
Tunis s’est levée ce matin du vendredi 14 janvier 2022, sur un nouveau coup d’éclat et bien spectaculaire avec la diffusion à très grande échelle d’un enregistrement audio émanant de la chaîne BBC.
En effet, il s’agit de brèves communications téléphoniques entre le défunt président Zine El Abidine Ben Ali, d’un côté, et un quatuor qui aurait été en contact avec Ben Ali durant les trois jours cruciaux, à savoir probablement les 13, 14 et 15 janvier 2011.
La première communication a lieu avec l’homme d’affaires, cinéaste et initiateur de la chaîne de télévision Nessma, Tarak Ben Ammar qui félicite du défunt chef d’Etat pour sa prestation avec le discours du 13 janvier en lui disant qu’il avait bien fait de s’adresser au peuple en dialectal tunisien.
Ensuite, Ridha Grira, alors ministre de la Défense, l’a informé de la décision annoncée par la Présidence, la Chambre des députés et la Chambre des Conseillers confiant l’intérim à Mohamed Ghannouchi. Ce que Ben Ali avait jugé conforme aux lois du pays tout en précisant qu’il allait revenir dans quelques heures en Tunisie.
Mais Kamel Letaïef, prié de le conseiller s’il pouvait retourner en Tunisie n’a pas été de cet avis. Il lui a indiqué que la situation n’est pas bonne tout en précisant que les forces militaires ne sont pas suffisantes pour faire face à la situation.
Cette communication avec Kamel Letaïef a été précédée par un autre contact, le premier depuis 1992, avant de se rencontrer, le 10 janvier 2011, sur demande de Ben Ali. Et selon le cercle proche de dy défunt président, Letaïef lui aurait proposé d’annoncer des réformes politiques et sociales tout en faisant participer les partis politiques. Mais Ben Ali, sur pression et influence de son épouse Leïla Ben Ali, se serait rétracté lors de dudit discour du 13 janvier, préparé notamment par Samir Laâbidi et Iyadh Ouederni.
Quant au général, Rachid Ammar, tout en l’assurant que tout est en règle, il lui a déconseillé de retourner dans l’immédiat.
Comme on le constate, le contenu ne dévoile pas des données spectaculaires, mais le timing de sortie de cet enregistrement en public coïncide avec l’anniversaire de ce qu’on appelle « révolution ».
Ce qu’on sait, pour le moment, c’est que les communications sont authentifiées. Notre confrère, Mongi Khadhraoui indique à Univers News qu’il est le propriétaire de ces enregistrements qu’il a voulu négocier avec la chaîne de télévisions nationale qui aurait rejeté l’offre selon notre interlocuteur, d’où la décision de voir ailleurs.
« Ces enregistrements constituent un patrimoine national que la Télévision nationale aurait dû s’approprier pour les sauvegarder dans ses archives, ajoute Mongi Khadhraoui, mais il en a été autrement ».
Je détiens ces enregistrements depuis plus de deux ans et on travaille dessus avec la BBC depuis ces temps-là, sachant qu’il y a d’autres enregistrements encore plus importants avec un contenu plus grave et qui vont être diffusés par la même chaîne BBC.
L’affaire semble de la plus haute importance et peut constituer un véritable feuilleton. Nous y reviendrons.
Noureddine HLAOUI