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« C’est à cause de la personnalité influençable du président de la République que les 3 personnages clés du cabinet ont décidé de le quitter…
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Rachida Ennaifer, Nadia Akacha et Sonia Charbti, le trio féminin qui agirait sous les ordres de Youssef Chahed et Salim Azzabi
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Kaïs Saïd, qui fume comme une cheminée, prend une dernière cigarette avant chaque audience !
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Le choix d’Elyès Fakhfakh aurait été fait suite à un forcing exercé par une tierce partie en l’absence d’Abderraouf Betbaïeb, en mission à l’étranger, et suite à un coup de fil reçu par le chef de l’Etat et arrangé par le service de communication.
Cent jours de présence relative au Palais de Carthage et de gestion des affaires de l’Etat ont été suffisants pour mettre à nu les défaillances, la mauvaise coordination entre les différents services du cabinet présidentiel et les nombreux ratés enregistrés, plus particulièrement au niveau du président de la République, lui-même, et à celui du département de la communication.
En effet, et tout d’abord, le départ, presque simultané des trois éléments clés formant le noyau dur du cabinet présidentiel, ne peut pas être le fruit d’un hasard, mais il signifie l’existence d’un malaise sérieux et profond
Il s’agit, en fait, d’une mésentente entre ce noyau formé du trio Tarek Ettaïeb, directeur du cabinet présidentiel, Abderraouf Betbaïeb, conseiller politique principal auprès du président de la République, et Tarek Hannachi, directeur du Protocole au Palais, et un autre trio féminin composé de Rachida Ennaifer, responsable du département de la communication, Nadia Akacha, nouvelle cheffe du cabinet présidentiel et Sonia Charbti, responsable du service des affaires sociales.
Si le trio « masculin » est formé de diplomates de carrière conduits par Abderraouf Betbaïeb présenté comme étant un ami personnel et intime de longue date de Kaïs Saïed, le trio féminin en face est composé de Rachida Ennaifer, journaliste de renom qui s’est fait introduire au Palais de Carthage suite, notamment, à sa fameuse et célèbre interview encensant Kaïs Saïed et accordée au mois d’octobre 2020 au journal La presse qui n’est autre que l’organe du gouvernement, présidé par Youssef Chahed.
On y ajoute Nadia Akacha qui serait proche de Salim Azzabi, secrétaire général de Tahya Tounès, et Sonia Charbti, présentée comme proche de Ridha Mekki « Lénine » que certains présentent comme étant l’architecte du succès de Kaïs Saïed aux élections, sachant que la même Sonia Charbti a réussi, curieusement, à faire imposer l’ancien PDG de la RNTA à la tête de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) et que les observateurs considèrent comme étant une « aberration ».
Et comme précité, les langues commencent à se délier pour faire des révélations concernant la gestion des affaires de l’Etat et du Palais de Carthage. Déjà Abderraouf Betbaïeb estime qu’il fait l’objet de dénigrement et d’intox, notamment sous formes de fuites lancées par Rachida Ennaifer, citée nommément tout en menaçant de se départir de l’obligation de réserves si Mme Ennaifer continue à se comporter de la sorte.
C’est dire que nombreux sont les observateurs qui voient, dans les dernières confusions et autres pédalages au sein du cabinet présidentiel, la main de Tahya Tounès et de ses deux boss, Youssef Chahed et Salim Azzabi. D’ailleurs, le choix d’Elyès Fakhfakh aurait été fait suite à un forcing exercé par une tierce partie en l’absence d’Abderraouf Betbaïeb, en mission à l’étranger, et suite à une communication téléphonique reçue par le chef de l’Etat et qui aurait été arrangée par le service de communication.
Toutefois, aussi étonnant que cela puisse paraître, les points négatifs proviendraient plutôt de Kaïs Saïed à cause de son attitude et de sa gestion des affaires de la Tunisie. C’est ainsi que de l’avis même de certains de ses proches, le chef de l’Etat semble perdu, sans boussole ni ligne directrice pour ses actions.
Et outre son calendrier exigé par des audiences avec des personnalités nationales et internationales, Kaïs Saïed semblait naviguer à vue d’œil tout en étant presqu’enfermé dans une sorte de bulle dont il est devenu une sorte d’otage, d’où l’absence de toute réalisation concrète durant les 100 jours, à part, bien entendu les tirades et les dissertations marquées par les « le peuple veut », les cris pour faire entendre le soutien à la cause palestinienne, les correspondances enjolivées par la calligraphie, les accolades données à ses visiteurs jeunes et moins jeunes. Le tout sans le moindre fil conducteur.
Les mêmes milieux proches indiquent qu’il s’est illustré par une personnalité pratiquement « effacée », par son addiction à la cigarette au point d’en fumer une « dernière » avant chaque audience sans oublier qu’il se pointait tardivement le matin au Palais de Carthage et rentrait assez tôt, sauf, bien entendu, lorsqu’il avait des engagements de rencontres.
D’autre part, personne ne sait qui lui a conseillé de « zapper » le Forum de Davos, la Conférence de Berlin alors qu’il a pris l’avion pour se rendre à Oman juste pour dire « el barka fikom » au nouveau Sultan de ce pays qui n’a pourtant pas de relations majeures avec la Tunisie. Quant à sa participation manquée à Addis Abéba pour le Sommet de l’Union Africaine, on sait qu’il n’a pas effectué les vaccins nécessaires avant même l’annonce de l’avis de ses médecins lui prescrivant un repos total de quatre jours.
Certains se sont interrogés sur le facteur, peut-être, dissuasif de l’altitude en Ethiopie !…
Quel rôle pour le frère Naoufel Saïed, auteur de nombreux voyages en Iran ?
L’autre énigme marquant l’entourage de M. Saïed est le rôle joué par son frère Naoufel Saïd qui aurait bien voulu se mêler de la garde rapprochée du président de la République, mais il en a été dissuadé par ses conseillers qui ne sont plus au Palais. D’ailleurs, certaines sources laissent entendre que ce sont les accointances du frère Naoufel Saïed avec l’Iran où il s’est rendu à plusieurs reprises, qui sont à l’origine des rumeurs quant à l’existence de rapports privilégiés entre le chef de l’Etat et Téhéran.
Ainsi, notre président de la République a été tantôt sous l’influence de Youssef Chahed, tantôt, sous la coupe de son frère ou encore sous l’influence de Ridha Mekki « Lénine », sans oublier une certaine relation indéniable avec Nizar Chaâri que personne ne veut décortiquer.
Mais l’influence la plus forte et la plus durable est celle de Youssef Chahed qui, semble t-il, le voyait presque tous les soirs chez lui à Mnihla et qui lui aurait imposé, ou presque, Elyès Fakhfakh dont les critères de choix sont douteux dans le sens où les inconvénients dépassent de loin les avantages pouvant plaider en faveur de sa nomination.
Croyant avoir mis Kaïs Saïed « dans la poche », Youssef Chahed a commis l’irréparable et signé sa « fin politique » en attaquant frontalement le patron de l’UGTT
La question qui se pose est la suivante : Comment Youssef Chahed, dont la « démarche consistant à réunir les dossiers, est pointée du doigt, a-t-il pu imposer sa loi à Kaïs Saïed ? De là à dire que là aussi, il dispose de « dossiers », il n’y a qu’un pas que certaines mauvaises langues n’ont pas hésité à franchir !
Mais apparemment, sûr et confiant en la solidité et en l’aspect hautement dissuasif de ses « atouts », Youssef Chahed aurait dépassé les limites tolérées en s’attaquant nommément et frontalement au secrétaire général de la Centrale syndicale, ce qui lui aurait été fatal. Et l’entretien qu’a eu hier Noureddine Tabboubi avec le chef de l’Etat semble avoir sonné, définitivement, le glas pour le chef du gouvernement sortant qui aurait mis fin, du moins pour un certain temps, à sa carrière politique.
Même Sonia Ben Cheikh qu’il défendait, bec et ongles pour l’imposer au département de la Santé ou celui des Sports, a été complètement écartée de la configuration gouvernementale. Mais Youssef Chahed s’avouera t-il vaincu pour autant, lui qui a manœuvré jusqu’à l’ultime minute ? Tout dépendra du caractère de ses «dossiers-atouts ».
Et Kaïs Saïed, connu pour sa droiture et son côté légaliste, est-il en mesure de mener ce genre de guerres souvent « malsaines » ? Encore faut-il qu’il comprenne ce qui lui arrive et puisse agir sur ces terrains glissants !
Devant combattre sur plusieurs fronts et privé, d’un seul coup, de sa garde rapprochée, Kaïs Saïed pourra t-il tenir longtemps face à des coups dont il n’a pas l’habitude ? Certains observateurs se demandent si son élection, voire sa candidature à la magistrature suprême n’ont pas été une erreur dont personne ne sait comment elle peut être réparée !…
Noureddine HLAOUI