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Quelles chances de succès et quels risques en cas d’un nouveau fiasco devant l’ONU ?!
Tout le monde se rappelle de l’Initiative présidentielle tunisienne consistant en la soumission d’une motion à l’Organisation des Nations Unies (ONU) consistant en une proposition à voter par les Nations Unies en vue de faciliter la lutte contre le coronavirus dans les pays en guerre.
Et on se rappelle, également que ce projet de résolution, mis au point en concertation avec la France afin de lui octroyer le maximum de chance de passer, a été stoppé net par un véto de Washington, un certain 9 mai 2020, contre même sa soumission au vote.
En effet, les USA ont créé la sensation alors que 24 heures auparavant, les Américains avaient entériné le compromis faisant croire que l’adoption du projet était acquise.
L’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière, avait indiqué vouloir « bien sûr continuer à chercher un accord s’il y a un espace pour cela ». « Les consultations se poursuivent pour convaincre les Américains », a déclaré de son côté son homologue tunisien, Kaïs Khabthani, en promettant que la procédure pour arriver à un vote allait reprendre.
Vingt jours après, la Tunisie semble s’activer pour mettre au point un projet remodelé à soumettre au vote de l’ONU. Mais sans l’association de la France, cette fois-ci.
Nous avons appris, que sous la férule de Nadia Akacha, cheffe de cabinet présidentiel, le ministre des Affaires étrangères, Noureddine Erray, aurait accepté de revenir à la charge, après une concertation avec la représentation permanente de la Tunisie auprès des Nations Unies à New York.
Or, les observateurs restent persuadés que sans un dialogue avec le département d’Etat américain par le biais de notre ambassade à Washington, tout nouveaux projet de résolution serait voué à l’échec.
En tout état de cause, le ministre des Affaires étrangères est appelé, logiquement, à ne pas se contenter des directives et des avis de la chef du cabinet présidentiel et du conseiller pour les affaires diplomatiques, Othman Jarandi, et de leur feu vert, mais d’en discuter directement avec le chef de l’Etat en personne et d’avoir son aval d’une manière franche et directe, et ce afin d’éviter toute mauvaise surprise ou d’être accusé d’avoir agi en solitaire.
En tout état de cause, il est impératif de coordonner les efforts et d’arrêter des positions unifiées, car un second revers pour notre diplomatie onusienne serait mortel et fatal pour la réputation de la Tunisie et sa crédibilité dans les instances internationales !
Noureddine HLAOUI