- Appel à mettre en place des politiques intégrant des mesures protectionnistes en faveur des producteurs
- Les exportations avaient atteint 208 000 tonnes, dont 87% en vrac et seulement 13% conditionnées
- Des exportations à faible valeur ajoutée engendrant une importante perte de revenus en devises
- Les importations à partir de la Tunisie sont destinées à compenser les fluctuations de la production européenne et ne répondent pas aux besoins du marché tunisien
TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF) – « En dépit d’une politique tunisienne propice à l’exportation d’huile d’olives, son efficacité reste tributaire de la production européenne en la matière », c’est ce qu’a annoncé l’observatoire tunisien de l’économie (OTE) dans sa dernière note intitulée : Politique d’exportation d’huile d’olive tunisienne : les intérêts de la Tunisie noyés !
Dans cette note, l’OTE a souligné que cette politique d’exportation de l’huile d’olives vers l’UE est régie par un régime protectionniste en faveur des producteurs du marché européen. Ainsi, les importations à partir de la Tunisie sont destinées à compenser les fluctuations de la production européenne et ne répondent pas aux besoins d’exportation du marché tunisien.
L’OTE a d’autre part estimé que la majorité des exportations tunisiennes d’huile d’olives se fait en vrac, à des coûts bas. Ces exportations à faible valeur ajoutée engendrent une importante perte de revenus en devises. Ainsi en 2022, les exportations avaient atteint 208 000 tonnes, dont 87% en vrac et seulement 13% conditionnées. Ces produits ont été principalement exportés vers l’Europe (66% en 2022), où ils subissent un reconditionnement avant d’être revendus à des prix bien plus élevés. De même avec une production axée sur l’exportation, une faible proportion d’huile d’olives est gardée pour le marché local. Ceci impacte de plus en plus le prix local d’huile d’olives et le pouvoir d’achat du consommateur tunisien. Ceci a également un effet négatif sur les conditions de santé des populations de part un régime alimentaire contenant moins d’HO. En effet, la consommation Tunisienne d’HO a été divisée par deux en 20 ans. Elle représente l’un des niveaux les plus bas de la région méditerranée.
Selon l’OTE, la politique de libéralisation des échanges de produits agricoles et en particulier l’HO montre un rapport déséquilibré qui privilégie les intérêts du marché Européen au détriment des intérêts Tunisiens. L’intérêt économique de la Tunisie réside dans une approche stratégique axée sur la diversification des marchés internationaux et l’optimisation de la chaîne de valeur (incluant le renforcement des exportations de reconditionnées).
Il est également crucial, selon l’OTE, de mettre en place des politiques intégrant des mesures protectionnistes en faveur de ses producteurs, tout en alignant ces initiatives sur les intérêts de la souveraineté alimentaire du pays.