En plein cœur de la crise sévissant dans le secteur de l’enseignement avec une tension extrême chez les différentes parties prenantes, en l’occurrence, le département de tutelle, la Fédération de l’enseignement secondaire, les enseignants et les parents d’élèves, le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, dont les apparitions médiatiques sont rares, a décidé de communiquer, hier mardi 22 janvier 2019, sur la chaîne Al Hiwar Ettounsi.
Après avoir brossé, un bref historique des différentes péripéties de la crise entre le syndicat et le ministère, Hatem Ben Salem a fait preuve d’une franchise et d’une transparence extraordinaires exposant, à la fois, les reproches et les revendications de la Fédération générale de l’enseignement secondaire et les limites légales tout en précisant ce que peut faire son département et les demandes qu’il ne peut satisfaire et celles pouvant faire l’objet de négociations.
On a pu comprendre qu’il y a des revendications devant être débattues dans un cadre général avec le gouvernement alors que d’autres spécifiques sont à examiner dans un cadre bilatéral entre le ministère de l’Education et le syndicat tout en réitérant le refus catégorique de toucher aux élèves et aux volets pédagogiques, dont notamment les examens et la remise des notes.
Hatem Ben Salem, dans un franc-parler peu habituel chez les membres du gouvernement, a levé le voile sur nombre de vérités dont l’implication directe de certains députés de l’Assemblée des représentants du peuple qui se sont déplacés jusqu’au hall du département de l’Education. Parmi eux, il y avait celui qui fantasmait sur les sucettes et l’autre qui blasphémait sous la coupole du parlement au Bardo, sachant que les contestataires se sont vu offrir des gâteaux et des boissons.
Le ministre a tenu à déplorer les propos tenus par son prédécesseur, Néji Jelloul, qu’il trouve déplacés et condamnables avant de mentionner avec force qu’il n’appartient à aucun clan et qu’il a gelé son activité au sein de Nidaa tout en lui restant fidèle ainsi qu’à son fondateur le président de la République, Béji Caïd Essebsi.
Pour clôturer son intervention le ministre a affirmé sa disposition à tenir, dès demain, une conférence de presse commune avec Lassâad Yaâcoubi pour exposer ensemble la situation et faire des propositions concrètes et réalisables tout en exhortant les syndicalistes à épargner les enfants et les laisser en dehors de ces dissensions
Les observateurs s’accordent à dire que l’intervention du ministre de l’Education a été magistrale pour son contenu rationnel et son ton émotionnel et espèrent qu’il aura le soutien nécessaire de la part du chef du gouvernement qu’on a très peu entendu sur la question de l’enseignement, car personne n’a oublié le limogeage de Néji Jelloul, ancien ministre de l’Education, un certain 1er mai 2017 sous la pression du même Lassâad Yaâcoubi.