Le feuilleton opposant Nessma Tv à la Haute autorité indépendante audiovisuelle (HAICA) se poursuit et ne semble pas être prêt de s’achever de sitôt.
On signale, d’abord, ce coup de force de ladite instance avec l’envoi de dizaines de véhicules policiers chargés d’un grand nombre de sécuritaires qui ont procédé, manu-militari, ay démantèlement des équipements techniques coupant, ainsi, la diffusion notamment pour les émissions en direct.
Point essentiel à relever est que l’application de la décision de la HAICA, dominée par l’homme fort en son sein, Hichem Senoussi, est intervenue à une semaine de l’avènement du mois saint de Ramadan, synonyme de coup fatal pour la trésorerie de la chaîne et pour la pérennité des postes d’emplois de centaines jeunes et moins jeunes dans le sens où toutes les chaînes de télévision comptent, justement, sur ce mois pour réaliser le plus gros des recettes grâce aux contrats publicitaires
La HAICA a-t-elle pris en considération ces conséquences pouvant découler de sa décision. De là à dire que ladite décision a été, justement, prise dans ce timing précis, pour « casser » la chaîne, il n’y a qu’un pas que certaines mauvaises langues ont vite fait de franchir…
N’oublions pas que l’application de la décision intervient, également, alors que le pays s’apprête à se lancer dans la dernière ligne droite du processus des élections législatives et présidentielles où le plus clair des programmes est basé sur les plateaux et les débats en direct. Sans oublier que les sondages placent le patron de cette chaîne en tête des intentions de vote pour une éventuelle présidentielle alors qu’il n’est même pas candidat.
Mais, cerise sur le gâteau, est c’est le plus important, cet aveu en direct de Nouri Lejmi, président de la HAICA, sur les ondes de Mosaïque Fm, et qui a révélé qu’une décision similaire a été prise contre la chaîne télévisée de la Zitouna mais qui n’a pu être mise à exécution parce qu’elle dispose d’un soutien politique. Ni plus, ni moins.
Et dire qu’après cet aveu, rares étaient les voix qui se sont élevées pour dénoncer cette attitude des deux poids, deux mesures, contraire à toutes les valeurs de justice, d’équité et d’éthique. Les partisans de cette décisions se sont astreints à l’argument de l’application de la loi contre une chaîne qui « ne respecte pas les lois… ».
Or, maintenant que la direction de la chaîne a déposé toute une documentation prouvant qu’elle a avancé sur la voie de la régularisation, ladite instance trouve que ce n’est pas le cas et lui a adressé un nouvel avertissement quant à son intention de lui couper de nouveau la diffusion. Et pour se donner bonne conscience, elle indique, dans son communiqué que des avertissements similaires ont été adressés à la chaîne de la Zitouna et à la radio Al Qur’ane.
Mais la HAICA sait, et tout le monde sait, qu’elle est impuissante face à la Zitouna et Al Qur’ane.
Autrement dit, l’avertissement et une éventuelle coupure ne concernent, de fait, que Nessma TV. Mais cette même HAICA, qui semble si attachée à la légalité, semble avoir oublié que son mandat a, légalement, expiré sans aucune possibilité de prorogation.
Bien entendu, ceux qui tiennent à faire taire la voix de Nessma ont eu une trouvaille : « la nature a horreur du vide » et, par conséquent selon leur interprétation, il faut laisser la HAICA travailler. Jusqu’à quand ? Et la question légitime qui se pose : Pourquoi a-t-on attendu jusqu’à l’expiration de son mandat pour se poser la question ? A moins que l’intention était, dès le départ, de faire durer le provisoire !
En tout état de cause, la direction de Nessma a des arguments solides pour ne pas se conformer au « diktat » de la HAICA. Et elle l’a fait savoir en affirmant qu’elle continuera à diffuser et qu’elle est décidée à porter l’affaire devant les tribunaux.
Avant de finir, et à ceux qui pourraient nous accuser d’être contre l’application des lois, nous dirons, que la justice est UNE et indivisible et que si la HAICA avait pris des décisions qu’elle était en mesure d’appliquer de la même manière, y compris pas la forces, à toutes les parties concernées, nous aurions été les premiers à l’applaudir sans la moindre réserve…
Noureddine HLAOUI