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« La Tunisie a besoin, en 2020, de 12 milliards de dinars et doit résoudre les problèmes des caisses sociales et des entreprises publiques… »
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Et dire qu’Abdelkefi avait été poussé à quitter le gouvernement de Chahed au moment où la Tunisie avait le plus besoin de ses compétences…
L’ancien ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale Fadhel Abdelkefi, a déclaré, hier mardi 19 novembre 2019, qu’il a proposé au chef du gouvernement désigné Habib Jamli des solutions à un certain nombre de problèmes publics économiques et financiers.
S’adressant à la presse au terme d’une réunion avec Habib Jamli à Dar Dhiafa à Carthage, il a indiqué que la réunion a porté sur le programme du gouvernement et la situation générale du pays, en particulier la situation financière et économique et les difficultés liées au budget de l’Etat pour 2020, « ce qui nécessite la mobilisation de ressources d’environ 12 milliards de dinars en plus des problèmes des caisses sociales et des entreprises publiques ».
« La composition du gouvernement n’a pas été évoquée lors de la réunion et la discussion a porté uniquement sur le programme du gouvernement », a-t-il ajouté, refusant de confirmer la possibilité de détenir l’un des portefeuilles du gouvernement de Habib Jamli.
Fadhel Abdelkefi avait déclaré, avant les élections législatives, qu’il avait collaboré avec un groupe d’experts à la préparation du programme économique du parti de Qalb Tounes, tout en démentant être l’un de ses dirigeants.
Il est à noter que Fadhel Abdelkefi passe pour être l’un des économistes les plus brillants de la Tunisie. Et outre les postes ministériels occupés dont celui des Finances et la responsabilité de la Conférence sur l’investissement Tunisia 2020 sans oublier qu’avant même la crise entre Youssef Chahed et feu Béji Caïd Essebsi, ce jeune économiste était cité avec insistance comme étant un éventuel patron à La Kasbah.
Mais sentant que la menace était sérieuse au vu de l’étoffe de l’éventuel remplaçant, des forces occultes ont sorti, d’on ne sait où une affaire de présumée infraction douanière, sans queue ni tête, qui aurait été montée du néant suite à une « diabolisation » que certains attribuent à Youssef Chahed et son entourage pour se débarrasser de ce « concurrent ».
Ainsi, en homme responsable et ne voulant pas subir l’humiliation du limogeage comme ont dû l’endurer nombre d’autres ministres dont Néji Jelloul, Abid Briki, Lamia Zribi, Lotfi Brahem, Khaled Kaddour, Jelloul Jeribi sans oublier les Ghazi Jeribi et Mabrouk Korchid qui n’ont pas été reconduit au gouvernement de Chahed en 2018 après le véto opposé par Ennahdha et que son chef Rached Ghannouchi avait reconnu fièrement lors d’une déclaration qui avait fait date et qui prouvait que Youssef Chahed obéissait aux « ordres » du « cheikh », l’essentiel pour lui était de rester à La Kasbah.
En tout état de cause, les analystes estiment que la présence de grandes sommités, tels les Fadhel Abdelkefi, Marouane El Abassi, Khaled Kaddour, Mustapha Kamel Nabli et autre Mahmoud Ben Romdhane, tous des économistes chevronnés qui pourraient contribuer par leurs « bagages » et leurs expertises à faire sortir le pays du marasme dans lequel il se débat depuis l’avènement de la Troïka en 2012 et terriblement accentué lors des trois dernières années.
D’ailleurs, Fadhel Abdelkefi a été fidèle à sa réputation d’homme franc, honnête et réaliste en avançant, dans sa déclaration, du mardi, des chiffres alarmants et en reconnaissant une situation plus que délicate. C’est des hommes de cette trempe que la Tunisie avait besoin depuis 2016…
Noureddine HLAOUI