- Mechichi doit réussir un consensus avec Saïed, sinon il doit sortir par la grande porte
« Actuellement, l’Etat est en train de contrer et de bloquer l’Etat, et si Mechichi ne trouve pas un consensus avec Saïed, il doit sortir par la grande porte ».
C’est ce qu’a indiqué Fadhel Abdelkefi, ancien ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, et actuel président du parti Afek Tounes, qui ne mâche pas ses mots, lors de son passage, ce matin du mardi 11 ami 2021 à l’émission « La matinale» sur Shems Fm.
Evoquant situation économique difficile du pays, l’économiste a rappelé que qu’on ne peut pas avancer sans stabilité politique. Ainsi, il n’a pas hésité à pointer du doigt, d’abord, le président de la République, Kaïs Saïed, qui a multiplié les rétropédalages dont le plus «dangereux », selon ses propres dires, est celui d’avoir choisi Hichem Mechichi pour former le gouvernement, en remplacement d’Elyes Fakhfakh, avant de se retourner contre lui.
Ensuite, il a fortement critiqué le gouvernement qui fonctionne, en ces temps de crise, avec dix ministres par intérim. Et d’ajouter que cette situation ne peut pas perdurer avant de conseiller à Mechichi de se tourner vers le chef de l’Etat et tenter de trouver, une fois pour toutes, un arrangement avec lui sur les ministres à garder et ceux à écarter.
La gestion des affaires de l’Etat ne peut pas assurée, indéfiniment, par des ministres intérimaires. « Et à défaut d’une entente sur ce volet, le chef du gouvernement devrait démissionner et sortir par la grande porte », selon les propres termes de Fadhel Abdelkefi.
Prié d’être plus concret concernant la situation actuelle, l’invité de la « Matinale » a qualifié ce qui se passe en Tunisie de « criminel » avant de préciser qu’il est urgent d’agir « contre la pauvreté et le chômage et d’opter pour l’économie sociale et solidaire ». Il a rappelé les projets de loi adoptées en la matière par le Parlement en 2020, mais qui n’ont pas encore été publiés.
Et de conclure que l’UGTT), l’Utica, l’Administration et le gouvernement sont tenus de trouver un terrain d’entente quant aux priorités de l’Etat.
Noureddine HLAOUI