-
Le triangle UGTT/UTICA/gouvernement doit redevenir opérant…
-
Des tribunaux de Commerce comme locomotive à la réforme de la justice
-
Tourisme : sortir de la logique de l’assistanat
-
Seules les réformes évitent une nouvelle dégringolade de la note souveraine
-
Des absorbants de chocs pour éviter l’explosion sociale
-
Il faut garder l’indépendance de la BCT
Les relations de la Tunisie avec les instances financières internationales sont, depuis quelque temps, de grande actualité, notamment avec la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI).
Ainsi, Univers News a saisi l’opportunité de la visite de Férid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord, à la tête d’une délégation de la BM en Tunisie, pour avoir un entretien avec lui afin de faire le point sur les perspectives d’avenir pour l’économie et les finances publiques en Tunisie.
Des fonds alloués… non utilisés… !!!
Après avoir reconnu les méfaits du secteur informel et la nécessité de trouver les moyens de le légaliser, Férid Belhaj a indiqué qu’il y a certains fonds alloués par la BM, mais qui n’ont pas été utilisés.
Le haut responsable de la BM a ajouté que des propositions spécifiques existent pour remédier à ces défaillances car il s’agit, finalement, de l’argent qui dort et qui engendre des frais et des intérêts inutiles et en pure perte. C’est dire qu’il faut procéder à l’annulation de ces portions de prêts, estimées à entre 80 et 100 millions de dollars, avant de les redéployer
Abordant, ensuite, la question des réformes, Férid Belhaj indique qu’elles sont de deux types. Il y a celles sans coût social où le rôle de l’Etat devrait être repensé avec des aides sans présence stratégique et sans détention de monopole.
Pour l’autre type, le responsable de la Banque mondiale a précisé qu’elle fait partie des réformes qui ont un coût dans la mesure où elles ont un caractère social, donc complexe. Et dans ce contexte, il est important de dire que la BM se soucie de coopérer avec les partenaires sociaux, UTICA et UGTT, avec une mention spéciale pour la Centrale syndicale qui a toujours été raisonnable tout en faisant preuve de sincérité et de volonté de bien faire, et le triangle UTICA/UGTT/gouvernement doit redevenir opérant.
Juillet : un nouveau programme de 5 ans
D’où le nouveau partenariat qui sera soumis à étude lors du prochain Conseil d’Administration de la BM au mois de juillet 2022 pour élaborer le programme des cinq années à venir.
Evoquant les difficultés rencontrées par le secteur du tourisme, Férid Belhaj a indiqué qu’il doit délaisser la mentalité d’assistanat et faire des propositions attractives tout en accordant une importance supplémentaire au respect de l’environnement et à la protection contre la pollution
Ensuite, rendant à César ce qui lui appartient, le responsable à la Banque mondiale a tenu à reconnaître que le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie fait ce qu’il doit faire concernant tout ce qui est monétique et taux de change avant de préciser que la dégradation de la note souveraine de notre pays suscite certes l’inquiétude, mais comme tout est lié, l’Etat tunisien est appelé à mieux contrôler la dette et les dépenses.
La BM contrôle les crédits au dernier millimes.. !!!
Et tout en qualifiant la mission de la délégation de la Banque mondiale en Tunisie de d’informative et de positive, Férid Belhaj a réitéré ses assurances quant au bon usage des crédits octroyés par la B.M. à la Tunisie dans la mesure où cette prestigieuse institution financière internationale dispose des mécanismes et des garde-fous adéquats pour garantir la traçabilité des fonds alloués jusqu’au dernier millime.
Le dernier point soulevé n’est autre que celui des craintes de voir le pays soumis à la tutelle du Club de Paris : « J’espère que non et qu’il n’y aura pas lieu d’en arriver à ce scénario… ».
Entretien conduit par
Mustapha MACHAT