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La Banque mondiale met 400 millions de dollars à la disposition du gouvernement et non de la présidence de la République…
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« La situation économique est quasi-catastrophique…Il faut un vrai programme de réformes, clair avec des chiffres et des échéances à l’appui»
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La Banque mondiale n’accordera plus de soutien budgétaire à la Tunisie tant que le programme des réformes n’a pas été mis en œuvre…
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« La pauvreté en Tunisie s’élève à plus de 21% du total de la population, un niveau record jamais atteint depuis l’indépendance en 1956 »
Ferid Belhaj, vice-président du Bureau de la Banque mondiale pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) a révélé, lors de son passage, aujourd’hui vendredi 19 mars 2021 sur les ondes de Mosaïque Fm à l’émission de Midi Show un fait trop étrange, à savoir que des donateurs ont mis cinq milliards de dollars à la disposition de l’économie tunisienne mais ces investissements sont gelés en raison des complications administratives.
Parmi ces enveloppes, s’élevant à près de 15 milliards de dinars, soit 15% du PIB de la Tunisie, le haut responsable de la Banque mondiale a cité le blocage, survenu à l’Assembles des représentants du peuple (ARP), a privé notre pays d’une enveloppe de 600 millions d’euros, offerte par l’Union Européenne, soit près de 2 milliards de dinars !!!
Ferid Belhaj a fait une autre révélation sur le taux de pauvreté en Tunisie qui s’élève, désormais, à un niveau record de plus de 21% du total de la population, un taux jamais atteint depuis l’indépendance en 1956. Ce qui dément les thèses des « révolutionnaires » qui prétendent que tous les maux proviennent de l’ère Ben Ali qui maquillent les chiffres, dans le sens où les données nous sont fournies par un premier responsable d’une instance financière internationale qui confirme que « la situation économique est quasi-catastrophique… » !
Sur un autre plan, Ferid Belhaj a annoncé que la Banque mondiale va mettre 300 millions de dollars au profit d’un million de familles tunisiennes. Cette somme, affirme t-il, permettra au gouvernement de procéder aux réformes dans un climat social moins tendu.
Prié de préciser si cette somme sera confiée à la présidence de la République comme cela a été indiqué sur le site officiel de la présidence de la République après sa rencontre avec Kaïs Saïed, Férid Belhaj a été catégorique : « Je n’ai jamais dit cela. J’ai dit que cette opération sera sous l’égide de la présidence de la République.
Et d’enchaîner que les vis-à-vis de la Banque mondiale dans ce programme, seront la présidence du gouvernement, le ministère des Finances et le département des Affaires sociales.
Par ailleurs, 100 millions de dollars, offerts par la même institution financière, seront consacrés au financement de la campagne de vaccination contre le coronavirus en Tunisie.
L’invité de Mosaïque show a estimé que la Tunisie est dans le gouffre vu que les réformes, qui devaient être mises en œuvre depuis des années, n’ont pas été appliquées.
Ces réformes concernent les finances publiques, la masse salariale globale, les entreprises publiques, le système de subvention etc. Le programme des réformes doit être concret, clair avec des chiffres et des échéances à l’appui pour convaincre les donateurs et les institutions financières internationales d’aider le pays.
«Le prix à payer sera trop cher et les sacrifices à consentir seront douloureux pour toutes les parties sans qu’ils soient supportés par une catégorie bien déterminée. Il faut dire que J’ai trouvé en Tunisie des hommes conscient de la gravité de la situation et qui ont des visions et des idées pour sortir de la crises, dont notamment le chef du gouvernement et les premiers responsables des deux organisations nationales, à savoir Samir Majoul pour l’UTICA et Noureddine Tabboubi pour l’UGTT.
Et pour conclure, Férid Belhaj a réaffirmé que la Tunisie doit compter sur ses propres moyens dans le sens où le capital de sympathie dont elle disposait après la révolution, a été totalement épuisé par la crise, et que la Banque mondiale n’accordera aucun soutien budgétaire à la Tunisie tant que le programme des réformes n’a pas été entamé d’une manière concrète.
N.H