Les Tunisiens fêtent, aujourd’hui, une date hautement symbolique qui est celle de la déclaration de l’indépendance tunisienne en 1956. Malheureusement, au fil des temps, les célébrations se sont réduites comme peau de chagrin, pour devenir un simple cérémonial, dans lequel le peuple n’a pas le temps de montrer sa fierté, son patriotisme et son appartenance à une Tunisie bâtit à la force des bras de milliers de personnes qui avaient donné leur sang et leur vie, et qui avaient subi le courroux de l’occupation, afin que ce pays vive dans la dignité et la souveraineté totale.
Dans tous les pays du monde et, même après des centaines d’années, l’Indépendance se fête dans la joie et la gaité de tout un peuple, de même qu’il est une occasion de montrer les acquis de ces nations, par les bras de ses enfants. Il suffit de voir l’Independance Day aux Etats Unis, et le 14 juillet en France… pour comprendre le grand fossé qui nous sépare dans notre méthode d’inculquer le patriotisme et l’amour de ce cher pays qui est la Tunisie.
L’histoire contemporaine de la Tunisie n’oubliera jamais le rôle pionnier des élites intellectuelles tunisiennes dans la lutte contre le colon français notamment en œuvrant à mobiliser une opinion publique unifiée et cohérente autour du projet de la libération nationale.
Ce fut un grand défi à relever dans une société tunisienne traditionnelle, inerte, passive et plongée dans l’illettrisme et l’ignorance. Une société où le « tribalisme » et le « régionalisme » faisaient bien plus qu’un droit de cité.
Et pourtant, c’est cette même société fragilisée qui a servi de berceau et de vivier à une brave résistance armée qui s’est opposée frontalement à l’hégémonie de la puissance coloniale peu soucieuse des revendications légitimes des Tunisiens à l’indépendance et à l’émancipation.
La date du 20 mars est ainsi l’occasion de se souvenir dans la pleine émotion du courage et de la bravoure des anciens militants qui ont bataillé des décennies durant pour purger le pays d’un ennemi qui, à l’insu de l’histoire, avait réussi à s’emparer du pays et à asservir sa population par des moyens manu militari.
Des tentatives acharnées et incessantes de certains tentent, encore, de ravaler cet évènement-clé dans l’histoire contemporaine de la Tunisie, voir même de l’effacer de la mémoire collective des Tunisiens, une orientation qui ne date pas d’aujourd’hui mais plutôt s’est poursuivie sans relâche pendant plusieurs années et a pris de plus grandes dimensions, après la révolution et par les soins de la nébuleuse islamiste qui a cherché à effacer la mémoire collective des Tunisiens.
La révolution contre l’occupant français est un fait avéré, comme c’est le cas, aussi, pour les acquis réalisés en près de sept décennies d’indépendance, malgré les aléas et les pressions étrangères et, même, locales.
Aujourd’hui, les Tunisiens ont fêté le 68e anniversaire de l’Indépendance dans la morosité, sans tambours ni trompette… mais, cet événement est indélébile dans la mémoire de tous les Tunisiens patriotes qui, il est certain, continuent à enseigner le véritable patriotisme, ainsi que la vénération du drapeau national à leurs enfants.