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L’Etat va-t-il être à la hauteur du génie de son peuple ou, au contraire, le trahir de nouveau ?
La réponse à toutes ces interrogations dépendra des réponses que donnera l’Etat aux deux questions suivantes :
-1) Quel crédit l’Etat va-t-il donner à la thèse soutenue par les Docteurs Mohamed Saïdi et Ridha Friâa ? Le, premier qui est médecin à El Hamma, n’arrête pas d’écrire, depuis le mois de mars, que le pic du coronavirusa été atteint en Tunisie au mois de Janvier et que cette maladie allait disparaître à la fin de ce mois !
Docteur Ridha Friâa, quant à lui, est ce radiologue qui a remarqué que les symptômes (lésions pulmonaires…) révélés par les radios qu’il avait effectuées, dès janvier dernier, auprès de ses patients, sont les mêmes que ceux décrits chez les malades du COVID-19. Ces résultats ont été aussi confirmés par la plupart des radiologues du pays qu’il a interrogés.
Cela ne voudrait-il pas dire que la plupart des Tunisiens sont déjà immunisés contre le coronavirus ?! Les conséquences de cette découverte seraient énormes. Si la majorité est immunisée, fini donc le confinement et l’économie pourrait carburer à fonds… Cerise sur le gâteau : la Tunisie deviendra la destination touristique la plus sûre au monde. Retour massif des devises des touristes, problèmes moindres de chômages et d’endettement extérieur. C’est très beau. Il nous reste juste à vérifier ces données. Ministère de la Santé, êtes-vous là ? Si vous êtes là et si ces informations s’avèrent fondées, reconnaissez que tout le monde s’est lourdement gouré jusque et on ne vous en voudra pas pour les milliards perdus à condition que votre humilité sauve le pays.
Développer le génie tunisien ou renflouer les comptes des importateurs et des gros industriels ?
-2) Que va faire l’Etat envers cet élan national de solidarité, ce foisonnement de recherches individuelles ou en petits groupes, qui a conduit à la production, en un temps record, de respirateurs, de cabines de stérilisation, de masques de protection… ? L’Etat va-t-il être à la hauteur du génie de son peuple ou, au contraire, le trahir de nouveau ? Comment ça le trahir ?! En faisant le choix d’importer à outrance, d’enrichir quelques spéculateurs, ou d’allouer ces commandes à deux ou trois ifluents industriels et de laisser moisir ses petits producteurs, ses créateurs, ses ingénieurs et scientifiques. C’est ce que l’Etat a toujours fait depuis le 14 Janvier, tout le reste est baratin, populisme meurtrier. L’Etat va-t-il réviser ses choix de développement en donnant la priorité à la production locale et aux petites et moyennes entreprises qui représentent plus de 70% du tissu industriel ?
Bavettes : Début et fin d’un rêve ?
C’est ce que pensaient les petits et moyens confectionneurs de bavettes. Les héros du début de la crise sanitaire. A l’époque, le ministère de la Santé ne s’était pas suffisamment préparé à la pandémie et les hôpitaux manquaient de masques de protection. L’alerte a été donnée par les médecins et la société civile sur Facebook. Les confectionneurs n’ont pas attendu que les autorités leur indiquent quel genre de masques faire. Ils l’ont découvert sur Youtube.
Des petits confectionneurs ont fabriqué et donné, souvent gratuitement, ces masques (préconisés par l’OMS en cas de manque des masques professionnels) aux hôpitaux. Une fois les hôpitaux contentés et eux chaleureusement remerciés par les autorités et les médecins, ces petits producteurs pensaient avoir une occasion en or pour sauver leurs entreprises de la faillite : produire 30 millions de bavettes pour le marché local.
Alors, ils ont acheté du tissu, réparé leurs machines et se sont mis à produire des milliers de bavettes. Mais c’était sans compter avec la bureaucratie et les intérêts que peut susciter un marché aussi gros. Un simple paragraphe en bas d’un communiqué des ministères de la Santé et de l’Industrie va faire des héros d’hier les hors-la-loi d’aujourd’hui.
Les deux ministres de l’Industrie et de la Santé, interdisent désormais à ces producteurs de vendre leurs bavettes s’ils n’ont pas démontré qu’elles sont conformes au seul modèle qu’ils ont choisi. Il faut pour cela qu’ils obtiennent du CETTEX une attestation de conformité. Il faut pour cela déchiffrer le cahier des charges et payer 600dt. Si jamais leur modèle est retenu, ils n’auront le droit de le vendre qu’à la pharmacie centrale qui paie à terme : 60 jours…si tout va bien.
Avec ces conditions, des milliers de petits producteurs sont éliminés de la course. Plusieurs d’entre eux vont se retrouver avec un stock invendable ce qui va accélérer leur faillite. Pourtant tous les experts vous diront que ces masques barrières font du bien et aucun mal. Pourtant, les pharmaciens et les citoyens vous diront que les bavettes manquent et c’est grave si elles venaient à manquer encore plus alors qu’ils sont appelés à moisir chez leurs producteurs. Mais, les Ministres l’entendent-ils de cette oreille ?
Mohamed BEN KHALIFA