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Des crédits de l’ordre de 102,4 MDT dont 61,8 MDT provenant de l’extérieur et des dons de 3,6 MDT
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Masse salariale d’un montant annuel stable équivalent à 1,6 fois les dépenses d’investissement passant de 4,5 fois en 2021
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Le FMI a accordé 4,5 milliards de dollars (10,8 milliards de dinars) à la Tunisie dont 740 millions de dollars (2,1 milliards de dollars) sous forme d’allocation de DTS
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19,4 milliards de dollars (45,1 milliards de dinars) ont servi à payer le service de la dette publique extérieure
TUNIS – UNIVERSNEWS Le rapport d’audit réalisé par le ministère des Finances, sur les financements et les dons obtenus par le trésor tunisien, depuis 2011, et présenté par la premier ministre, Najla Bouden Ramadhan au président de la République, Kaïs Saïed et très explicite sur les infractions commises, depuis la révolution.
Le constat serait alarmant et le chef de l’Etat a insisté sur la nécessité d’arrêter les dégâts et de faire assumer la responsabilité à tous ceux qui sont à l’origine de ces méfaits et qui ont réduit le pays à l’état qu’il est, actuellement.
D’ailleurs, si on se réfère à l’analyse faite par l’économiste Moez Hadidane, sur le site d’Iboursa est très instructif sur ce qui s’est passé, depuis 2011. En voici quelques extraits :
65,5 milliards de dinars d’emprunts et dons extérieurs
Depuis 2011 et jusqu’au 31 mai 2022, les caisses des autorités publiques ont été renflouées de 106 milliards de dinars dont 102,4 milliards de dinars de crédits intérieurs et extérieurs et 3,6 milliards de dinars sous forme de dons.
Les emprunts encaissés se déclinent entre 40,5 milliards de dinars de crédits intérieurs et 61,8 milliards de dinars de crédits extérieurs, soit quasiment la structure de l’encours de la dette publique actuellement. Si nous n’avions emprunté aucun sou depuis 2011, la dette publique actuelle serait néant.
De même, le cumul des montants des emprunts de l’État sur la période 2011-Mai 2022 correspond à la moyenne du PIB de la Tunisie sur la période 2011-2021 ou aussi à la taille du PIB de l’année 2017.
Exprimés en dollars, les autorités publiques ont encaissé 46,4 milliards de dollars sur la période 2011-mai 2022, répartie entre 44,7 milliards de dollars en crédits et 1,8 milliard de dollars sous forme de dons, dont 405 millions de dollars encaissés en 2012. Les 44,7 milliards de dollars de crédits se répartissent entre 27,2 milliards de dollars de crédits extérieurs et 17,5 milliards de dollars de crédit intérieurs.
Sur le total des emprunts extérieurs et dons de 28,9 milliards de dollars, 19,4 milliards de dollars (45,1 milliards de dinars) ont servi à payer le service de la dette publique extérieure dont 5 milliards de dollars (11,5 milliards de dinars) au titre des intérêts de la dette publique extérieure, de quoi couvrir le besoin de financement du budget de l’année 2022 (plus que le montant espéré du FMI).
Les crédits du FMI
Le FMI a accordé 4,5 milliards de dollars (10,8 milliards de dinars) à la Tunisie dont 740 millions de dollars (2,1 milliards de dollars) sous forme d’allocation de DTS au mois de septembre et octobre 2021. Sans tenir compte de cette allocation, les concours du FMI s’élèvent durant la période 2011-mai 2022 à 3,78 milliards de dollars octroyés sur trois programmes conclus avec la FMI.
À quoi ont servi les fonds empruntés de l’étranger ?
En résumé, les autorités publiques ont emprunté de l’extérieur durant la période de 2011-Mai 2022 un montant de 27,2 milliards de dollars (61,8 milliards de dinars) auxquels s’ajoutent des dons de 1,8 milliard de dollars (3,6 milliards de dinars), soit au total 28,9 milliards de dollars (65,5 milliards de dinars). Durant la même période, le budget de l’État a dépensé :
* 69,4 milliards de dollars (155,3 milliards de dinars) au titre des salaires de la fonction publique;
* 6,6 milliards de dollars (14,6 milliards de dinars) au titre des dépenses de gestion et de fonctionnement des ministères et des administrations ;
* 36,3 milliards de dollars (81,1 milliards de dinars) au titre des dépenses d’intervention dont 22 milliards de dollars (46,7 milliards de dinars) pour la compensation (énergie, produits de base et transport) ;
* 26,4 milliards de dollars pour l’investissement public (54,4 milliards de dinars) ;
* 19,4 milliards de dollars (45,1 milliards de dinars) au titre du service de la dette publique extérieure défalquée comme suit : 5 milliards de dollars (11,5 milliards de dinars) pour payer les intérêts de la dette publique extérieure, et 14,4 milliards de dollars (33,6 milliards de dinars) pour rembourser le principal de la dette.
Etat providence
Au final, notre État providence a dépensé sur la période cumulée 2011-Mai 2022 :
* Des salaires 2,6 fois de plus que les investissements publics ;
* Des dépenses d’intervention pour la compensation, les aides sociales et les injections aux établissements publics 1,4 fois de plus que les investissements publics.
Avant la révolution, le budget alloué aux salaires de la fonction publique représentait un montant annuel stable équivalent à 1,6 fois les dépenses d’investissement, ce multiple a commencé à monter à partir de 2013 avant d’exploser à partir de 2019 pour se situer à 4,5 fois en 2021.
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