L’agence de notation, Fitch Ratings, a abaissé aujourd’hui le 8 juillet 2021, la note de défaut émetteur à long terme en devises de la Tunisie, et ce, de « B » à « B-» avec perspectives négatives.
Selon un communiqué de Fitch Ratings, cette dégradation de la note de la Tunisie est expliquée par l’augmentation des risques budgétaires et de liquidité extérieure, notamment dans un contexte de nouveaux retards dans l’adoption d’un nouveau programme avec le FMI. Un programme qui s’avère, d’après la même source, nécessaire pour accéder au soutien budgétaire des créanciers officiels.
« Le paysage politique fragmenté et l’opposition sociale bien ancrée limitent la capacité du gouvernement tunisien à mettre en œuvre des mesures d’assainissement budgétaire fortes. Ce qui complique les efforts visant à garantir le programme du FMI », a précisé l’agence de notation dans son communiqué.
D’ailleurs, en l’absence de réformes solides, la même source a dévoilé que les créanciers officiels pourraient considérer qu’une restructuration de la dette est nécessaire avant de pouvoir accorder un soutien supplémentaire.
« Le gouvernement tunisien a fermement déclaré qu’il n’envisageait pas une restructuration de la dette. Ainsi, la Tunisie ne s’est jamais engagée dans un traitement du Club de Paris », ajoute Fitch Rating.
Au final, l’agence prévoit une reprise des recettes en 2021. Une reprise qui sera, toujours selon le même communiqué, largement compensée par la hausse des dépenses pour lutter contre la pandémie Covid-19, l’augmentation des subventions sur le prix du gaz, la charge croissante des intérêts et l’augmentation de la masse salariale, et ce, suite à un accord avec les syndicats en 2019.
« Ces deux derniers éléments absorberont près de 75 % des recettes, limitant par conséquence la flexibilité budgétaire », conclu l’agence de notation.
M.N.