Pour la plupart des pays du continent, l’impact le plus important sur les exportations proviendra de la forte baisse de la croissance en Europe, dans un contexte de crise énergétique.
La détérioration des perspectives de la demande mondiale en 2023 augmentera les risques externes pour plusieurs économies africaines en réduisant les perspectives d’exportation, a estimé Fitch Ratings dans une analyse publiée le 30 septembre.
L’agence de notation s’attend désormais à ce que le PIB mondial ne progresse que de 1,7 % en 2023, en baisse par rapport à sa prévision de 2,7 %, datant de juin 2022.
Aux Etats-Unis et dans la zone euro, la croissance économique sera proche de 0 %, tandis que la Chine devrait voir son PIB progresser de 4,5 % seulement en 2023.
Les faibles perspectives de croissance dans ces trois locomotives de l’économie mondiale limiteront les opportunités d’exportation sur d’autres marchés, y compris ceux d’Afrique.
La réduction des perspectives d’exportation durant l’année prochaine s’inscrit dans un contexte de pressions financières mondiales plus larges, avec des taux d’intérêt plus élevés et un dollar américain plus fort.
Au vu de ce contexte, Fitch Ratings s’attend à ce que la baisse des recettes d’exportation « aggrave les tensions au niveau des financements extérieurs » en Afrique et contribue à une dégradation des notations souveraines de certains pays du continent, qui ne peuvent plus s’aventurer sur les marchés internationaux de la dette, en raison des taux prohibitifs.
Un ratio médian exportations de biens/PIB de 23%
Pour la plupart des pays africains, l’impact le plus important sur les exportations proviendra de la forte baisse de la croissance en Europe dans un contexte de crise énergétique.
La part moyenne médiane des exportations vers l’UE dans les exportations totales des pays africains notés par Fitch s’est située à environ 21 % en 2021, contre 10 % pour la Chine et 3 % pour les Etats-Unis.
Les exportations vers l’UE représentent une part particulièrement élevée des exportations au Cap-Vert (B-/Stable), au Maroc (BB+/Stable) et en Tunisie (CCC).
Les exportations vers les Etats-Unis sont relativement faibles, à quelques exceptions près, comme le Lesotho (B/Stable) dont les recettes d’exportation de vêtements pourraient être affectées par la baisse de la demande sur ce marché.
L’exposition des exportations à la Chine varie selon les pays. Elle est notamment significative dans les pays producteurs de pétrole comme l’Angola (B-/Positif), le Cameroun (B/Stable), le Congo (CCC+), le Gabon (B-/Positif) et le Ghana (CC).
Les faibles perspectives de croissance du marché chinois de l’immobilier pourraient également freiner les exportations d’autres produits de base, tels que le cuivre (Congo, Namibie et Zambie), le fer (Afrique du Sud) et le bois (Gabon, Cameroun et Congo).