- La Tunisie ne peut pas supporter un volume important de créances improductives
Le Fonds monétaire internationale (FMI) vient de publier une étude portant sur l’intégration économique des pays du Maghreb Arabe. Cette étude montre qu’une grande intégration entre les pays du Maghreb, favorise la création d’un marché régional de près de 100 millions de personnes disposant chacune d’un revenu moyen d’environ 4.000 dollars en termes nominaux et d’environ 12.000 dollars en parité de pouvoir d’achat.
L’intégration rendrait, selon le même document, la région plus attrayante pour l’investissement direct étranger, réduirait les coûts des échanges intra-régionaux et des mouvements de capitaux et de main-d’œuvre, et améliorerait l’efficience de la répartition des ressources.
L’étude note que si certains pays du Maghreb ont accompli des progrès substantiels sur le front des échanges, la région dans son ensemble reste l’une des moins intégrées du monde. » Les échanges intra-régionaux représentent moins de 5 % du total des échanges des pays qui la composent, soit un pourcentage nettement inférieur à celui observé dans tous les autres blocs commerciaux régionaux du monde », indique le FMI.
La Tunisie cherche à retrouver une croissance à large assise
Toujours selon la même source, la Tunisie est un petit pays à revenu intermédiaire en transition. Et d’indiquer : « La Tunisie est un important producteur régional de composants électriques, de pièces détachées pour machines et équipements légers, d’huile d’olive et de vêtements. Le pays cherche à retrouver une croissance à large assise et à rétablir la stabilité macroéconomique après plusieurs chocs intérieurs et extérieurs ».
Selon l’étude, l’intégration régionale au Maghreb doit s’inscrire dans une stratégie plus large visant à s’ouvrir de façon plus générale à tous les partenaires commerciaux. Les auteurs de l’étude soulignent que l’évolution économique dans le Maghreb reste certes principalement tributaire de politiques nationales vigoureuses.
Les pays du Maghreb appelés à négocier un nouvel accord d’intégration régionale
Pour une meilleure intégration, les pays du Maghreb devraient s’appuyer sur la dynamique impulsée par l’essor actuel de l’économie mondiale, des échanges commerciaux et de l’investissement. Ils doivent se fixer des objectifs d’action communs « JOINT » (Jobs, Openness, Inclusion, Negotiations, Trade), recommandent les auteurs, appelant à la création d’emplois grâce à une plus forte croissance, l’ouverture du modèle économique de chaque pays, outre l’adoption d’une croissance inclusive permettant de répartir plus largement les bienfaits de la croissance.
Les concepteurs de l’étude recommandent également aux pays de la région de négocier un nouvel accord d’intégration régionale et d’œuvrer en vue d’intensifier les échanges régionaux pour réaliser les objectifs tracés.
Le FMI propose aussi une assistance technique et une formation dans tous les domaines macroéconomiques. L’étude souligne également que » Si les pays du Maghreb décident d’accélérer leur intégration régionale, le mécanisme d’intégration commerciale et l’assistance technique sur la politique et l’administration fiscales et douanières sont des outils pour appuyer leurs efforts « .
Le Maroc et la Tunisie occupent une position relativement honorable
» Le classement des cinq pays du Maghreb, selon l’indice Doing Business de la Banque mondiale pour le climat des affaires, et selon l’indice du Forum économique mondial, pour la qualité des institutions, varie notablement : le Maroc et la Tunisie occupent une position relativement honorable, tandis que les autres pays se situent en queue de peloton ».
Le niveau de développement du secteur financier varie entre les pays du Maghreb, mais l’accès au financement est un défi qu’ils doivent tous relever, précise le FMI.
L’accès au financement pose problème surtout aux PME.
Le FMI précise que le Maroc occupe la première place pour le développement financier avec un système financier vigoureux dominé par des banques privées dynamiques. Et de poursuivre : »Le système bancaire marocain a développé ses activités transfrontalières et il est actuellement présent dans 22 pays d’Afrique, y compris en Afrique subsaharienne (Bénin, Burundi, Ghana). La Tunisie peine toujours à restructurer ses banques publiques déficientes et à supporter la charge d’un volume important de créances improductives, bien qu’elle dispose de banques privées relativement saines ».
En ce qui concerne l’Algérie et la Libye, l’étude montre que ces deux pays gardent des systèmes financiers dominés par des banques publiques. Toutefois, le FMI a fait savoir que dans la plupart des pays, l’accès au financement pose problème, surtout aux petites et moyennes entreprises, malgré les réels progrès réalisés au cours de la dernière décennie.
N.A