L’Allemagne et l’Italie basculeront l’an prochain en récession en raison des dégâts collatéraux de la guerre en Ukraine, selon les prévisions du FMI.
Longtemps crainte, désormais à l’horizon. Une récession est entrevue par le Fonds monétaire international (FMI) en Allemagne et en Italie l’an prochain en raison de la guerre aux portes de l’Union européenne. Les deux premiers grands pays développés à basculer, trois ans seulement après la crise de la covid-19.
Dans ses perspectives économiques mondiales publiées ce mardi, le Fonds monétaire international s’attend à des reculs respectifs de 0,3 % pour le PIB allemand, et de 0,2 % pour celui de l’Italie.
La dégradation des perspectives de ces deux pays est lourde : respectivement 1,1 point et 0,9 point de moins par rapport aux précédentes prévisions en juillet.
À mesure que les mois passent, l’optimisme du début d’année, quant à une reprise économique forte après deux années de pandémie, laisse place à une déprime qui ne cesse de s’aggraver.
Après presque huit mois d’invasion russe en Ukraine, un premier tabou a sauté : la récession est maintenant ouvertement évoquée par les grandes institutions internationales, qui s’étaient auparavant gardées d’annoncer une contraction de l’activité économique.
L’OCDE a sauté le pas fin septembre en prévoyant une récession en Allemagne l’an prochain face aux dégâts collatéraux de la guerre, avant que l’Organisation mondiale du commerce ne dise craindre une « récession mondiale ».
L’affaiblissement des perspectives de croissance est particulièrement grand « pour les économies les plus exposées aux coupures de gaz russe ainsi qu’aux conditions monétaires plus strictes » en zone euro, souligne à son tour ce mardi le FMI.
À commencer par l’Allemagne et l’Italie, deux membres fondateurs de l’Union européenne qui sont très vulnérables aux chocs sur le marché du gaz, selon une note récente de l’agence de notation Fitch, relevant les difficultés particulièrement grandes qu’ils affrontent pour diversifier leurs approvisionnements.
L’explosion des prix de l’énergie donne aussi du fil à retordre aux entreprises du secteur industriel, qui pèse lourd en Italie et en Allemagne, les forçant parfois à limiter leur activité du fait des coûts énergétiques exorbitants, quand ce n’est pas un risque pur et simple de faillite.