TUNIS – UNIVERSNEWS (Monde) – Au moins 16 personnes en Irak et 18 en Syrie sont décédées vendredi 2 février dans des frappes américaines, qui visaient des groupes pro-iraniens. Des représailles menées après la mort de trois soldats américains en Jordanie dimanche dernier, le 28 janvier. Le président Joe Biden avait accusé ces groupes affiliés à l’Iran d’être à l’origine de l’attaque au drone sur une base militaire américaine.
Les avions de combat américains ont visé 85 cibles sur sept sites différents en Syrie et en Irak : des centres de commandements, de renseignements, d’armements, mais aussi des bunkers. Les raids ont duré 30 minutes, avec des bombardiers venus du Texas, qui ont largué leurs charges à plus de 10 000 kilomètres de leur base.
Une véritable démonstration de force de Washington, qui a déclaré que l’opération était « un succès ». « Notre riposte a débuté et elle va se poursuivre où et quand nous le déciderons », a déclaré le président américain Joe Biden. Un président sous pression après la mort des trois militaires en Jordanie : deux heures avant les raids, il avait justement assisté au retour de leurs dépouilles sur le sol américain.
Les forces américaines en Irak et en Syrie ont subi au moins 165 attaques de drones ou tirs de roquette depuis la mi-octobre, selon un responsable officiel, mais c’était la première fois dimanche que des soldats américains perdaient la vie.
Au moins 23 combattants pro-iraniens ont été tués par ces frappes sur l’est de la Syrie, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Mais ce raid a aussi entraîné « la mort d’un certain nombre de civils et de soldats, des blessures chez d’autres et des dégâts importants », a indiqué l’armée syrienne dans un communiqué. En Irak, le bilan officiel annoncé par le porte-parole du gouvernement Bassem al-Awadi fait état de « 16 morts, dont des civils ».
Joe Biden, alors en campagne pour son second mandat présidentiel, s’était engagé à répondre à la mort des trois soldats américains tués par une frappe de drone dimanche en Jordanie, près de la frontière syrienne, où 350 soldats sont stationnés. En tout, 900 soldats américains sont déployés en Syrie et 2 500 en Irak, dans le cadre de la lutte contre l’État islamique.
« L’occupation de certaines parties du territoire syrien par les forces américaines ne peut plus durer », a déclaré l’armée syrienne, en affirmant sa « détermination à libérer l’ensemble du territoire syrien du terrorisme et de l’occupation ». Les représailles américaines contribuent à « attiser le conflit au Moyen-Orient de manière extrêmement dangereuse », a réagi dans un communiqué le ministère syrien des Affaires étrangères. L’Irak a de son côté fustigé une « violation de la souveraineté irakienne », estimant que ces frappes faisaient craindre des « conséquences désastreuses pour la sécurité et la stabilité de l’Irak et de la région ». Si les États-Unis ont affirmé « avoir prévenu le gouvernement irakien avant les frappes », Bagdad a aussitôt démenti « des allégations mensongères » concernant toute « coordination préalable » avec Washington sur ces frappes.