Le mouvement de boycott des examens prendra vraisemblablement demain, d’après nos sources, une tournure lourde d’implications. Ça commence d’enseignants déjà aujourd’hui par l’entremise, de directeurs de lycée auxquels se joint maintenant nombre d’élèves d’élèves et de parents d’élèves. Les manifestations sporadiques, ici et là, contre Yacoubi ne l’ont pas fait fléchir.
Demain, 7ème jour depuis le boycott, place le ministre de l’Education nationale face à un véritable casse-tête chinois. Avouant l’échec des négociations, dès lors que du côté de la Rue Mohamed Ali, Houcine Abbassi adopte une position faussement pragmatique (il ne saurait désavouer franchement Yacoubi, dans la perspective de la grève générale annoncée pour le 17 janvier), Hatem Ben Salem, bien qu’il ait durci leton, annonçant entre autres des sanctions disciplinaires, voudrait éviter « le piège » de l’année dernière ayant consisté à impacter les journées de boycott sur les salaires. D’autant que presque tous les enseignants sont présents dans leurs établissements respectifs, mais qu’ils refusent d’assurer les examens trimestriels. Demain, les enseignants manifesteront et descendront dans les rues. « Ils marcheront » sur les délégations régionales de l’Enseignement et, à Tunis, de surcroît, l’Avenue Bourguiba sera le théâtre majeur de cette « colère » dans laquelle, en s’en doute bien, Lassaad Yacoubi serait en mode « zombie ». Cela voudra dire que les enseignants quitteront leurs établissements et que le ministre sera obligé de « marquer » une journée d’absence, à moins qu’il ne porte le nombre à sept. A l’instant même, le syndicat de base de l’Enseignement secondaire vient d’annoncer qu’il rejette en bloc les propositions ministérielles en vue d’une sortie de crise. Les unités sécuritaires sont sur le qui-vive.
R.K