TUNIS – UN/Agences – Brice Oligui Nguema, l’homme qui a renversé le président Ali Bongo s’est voulu rassurant pour les hommes d’affaires et le patronat. Il a décliné des priorités de son gouvernement qui devraient selon lui, détendre le climat des affaires dans le pays, devant le patronat gabonais jeudi, un pays qui compte 33,4% de pauvres, selon l’Index du développement humain du PNUD
« Je suis pratique et pragmatique par conséquent, je veillerai personnellement à ce que les propositions de ce jour soient concrétisées », a déclaré le nouveau dirigeant gabonais, suscitant un standing ovation de l’assistance.
Dans une salle comble, au palais présidentiel de Libreville, Nguema recevait les membres de la fédération des entreprises du Gabon, pour « définir ensemble des contours de la transformation économique et sociale du pays pour bâtir ensemble une économie plus forte, plus diversifiée, plus inclusive et résiliant », rapporte le président du patronat, Henri Claude Oyima.
13 propositions ont été dressées à cette occasion, à l’endroit du nouvel homme fort, qui en retient quatre, qui vont « être concrétisées sous ma supervision directe. »
La toute première priorité, c’est le règlement de la dette intérieure, déclare le général Oligui, sans préciser si cette dette serait entièrement épurée. En 2020, un audit du gouvernement avait conduit à l’annulation de près de 241 milliards, déterminés comme fictifs sur l’ardoise de l’Etat.
Mais un an plus tard, le quotidien public « l’Union » pointait une explosion de cette dette, de près de 50 %, passant de 1695 milliards à 2572,7 milliards de Francs CFA. Ce qui représente à peu près de ¾ du budget de l’Etat du Gabon pour l’année 2023, qui culmine à 3602 milliards de Francs CFA.
Autre priorité retenue par Brice Oligui Nguema, c’est la restauration de la journée Comptable au Trésor, qui est un instrument mis en place par le Gabon pour assurer l’équité dans la gestion de la dette de l’Etat, explique-t-on à la fédération des entreprises du Gabon. Le chef de la junte estime que la réactivation de cet instrument permettra de mettre fin « aux petites combines entre copains et coquins » explique-t-il.
La privatisation des caisses de prévoyance sociale est la troisième priorité des putschistes et Brice Oligui Nguema estime que « les retraités vivent mal », il est important de mettre « sous gestion du secteur privé des deux caisses de prévoyance sociale ». Il s’agir de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), une caisse mise en place en 2007 c’est elle qui gère la couverture maladie dans le pays et assure le service des prestations familiales, l’autre c’est la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dédiée à la sécurité sociale aux travailleurs du secteur privé.
Recours aux transactions bancaires
Le général Oligui attache aussi du prix à une bancarisation des procédures, lorsqu’il s’agira de financer les projets gouvernementaux. C’est certainement pour limiter des flux financiers liquides entre gestionnaires de la fortune publique, comme les quelques 100 milliards retrouvés dans des valises, dans les domiciles de certains proches du président déchu Ali Bongo, le jour même de son renversement.