TUNIS – UNIVERSNEWS (MONDE) – Estimant que l’opération israélienne à Gaza n’était pas « proportionnée », le secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, a provoqué les protestations de l’État hébreu. Un nouvel épisode des désaccords qui émaillent les relations entre les deux États depuis le 7 octobre.
Le secrétaire d’État du Vatican a qualifié, mardi 13 février, l’opération israélienne de « carnage ». Tout était parti du Palazzo Borromeo, qui abrite l’ambassade d’Italie près le Saint-Siège, non loin du Tibre. En sortant d’une réunion destinée, dans la soirée du 13 février, à célébrer le 40e anniversaire de la révision des accords du Latran, le cardinal Pietro Parolin a été, comme il l’est très souvent depuis plusieurs semaines, interrogé sur le conflit israélo-palestinien. Et cette fois, ses mots, portant sur le massacre mené par l’État sioniste contre la bande de Gaza, ne sont pas passés inaperçus.
« Je demande que le droit à la défense d’Israël, invoqué pour justifier cette opération, soit proportionné, ce qui n’est certainement pas le cas avec 30 000 morts », a ainsi estimé le secrétaire d’État du Vatican, qualifiant l’agression israélienne de « carnage ». Il répondait aux journalistes le pressant de réagir à une déclaration du ministre des affaires étrangères italien qui avait expliqué, quelques heures plus tôt, que l’opération israélienne était « excessive et disproportionnée ».
De nouvelles frappes israéliennes meurtrières ont, encore, visé le sud de la bande de Gaza, où Israël a promis de mener une «puissante» opération terrestre dans la ville surpeuplée de Rafah malgré les pressions internationales qui se multiplient.
Après plus de quatre mois de massacres, avec plus de 30 mille morts, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, veut continuer son carnage, sous prétexte de détruire le «dernier bastion» du mouvement islamiste à Rafah, devenue l’ultime refuge pour des centaines de milliers de civils qui ont fui les combats.
Médecins Sans Frontières (MSF) soigne toujours des patients dans l’hôpital Nasser de Khan Younès, au centre de la bande de Gaza, malgré l’ordre israélien d’évacuation. Au moins cinq personnes ont été tuées et dix blessées ces derniers jours par des tirs dans le centre de santé, selon ses indications.
Mardi, un bulldozer militaire israélien a détruit la porte nord de l’hôpital et a ordonné aux personnes déplacées de sortir par cette porte, a précisé jeudi l’ONG à Genève. Un soignant par patient est toléré, alors que, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 400 personnes sont toujours prises en charge.