- Le pouvoir sud-africain juge que l’Etat hébreu « s’est livré, se livre et risque de continuer à se livrer à des actes de génocide
- Les journalistes occidentaux n’osent même pas s’aventurer du côté palestinien où ils risquent de subir le même sort des plus d’une centaine de journalistes assassinés par les soldats israéliens
TUNIS – UNIVERSNEWS (Monde) – L’alliance néfaste entre l’Occident et l’entité sioniste pour massacrer les Palestiniens de Gaza ne peut plus tromper personne, et l’Afrique du sud est le porte-drapeau de la contre-alliance pour faire condamner ce nouvel holocauste par la Cour internationale de Justice. Des audiences sont attendues à la CIJ, aujourd’hui et demain, jeudi 11 et vendredi 12 janvier, au sujet d’une requête déposée fin décembre par l’Afrique du Sud. Dans sa requête, le pouvoir sud-africain juge que l’Etat hébreu « s’est livré, se livre et risque de continuer à se livrer à des actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza » depuis le début de ses opérations dans l’enclave palestinienne. Prétoria est un soutien de longue date de la cause palestinienne. « Notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens », déclarait d’ailleurs Nelson Mandela en 1997.
L’Afrique du Sud condamne ainsi « sans équivoque » les attaques terroristes du Hamas, mais juge qu’une attaque, « aussi grave soit-elle » et même si elle comprend des atrocités, « ne peut justifier ou défendre des violations de la Convention » sur le génocide. Pour Pretoria, la réponse d’Israël à ces attentats comprend des actes « génocidaires » car « ils visent à provoquer la destruction d’une partie substantielle du groupe national, racial et ethnique palestinien ».
Pour appuyer ces accusations, l’Afrique du Sud évoque « le meurtre de Palestiniens à Gaza », « de graves dommages physiques et psychologiques » et « des conditions de vie susceptibles de provoquer leur destruction physique » depuis le début d’une « campagne militaire exceptionnellement brutale » dans la bande de Gaza. En trois mois, et selon un décompte de l’AFP, l’agression israélienne a fait au moins 23 357 morts, d’après le ministère de la Santé administré par le Hamas. Certains organes de la presse occidentale tentent de faire douter de l’ampleur des massacres… toutefois, ils continuent à apporter un soutien à Tel Aviv et n’osent même pas s’aventurer du côté palestinien où ils risquent de subir le même sort des plus d’une centaine de journalistes palestiniens assassinés par les soldats israéliens
Que peut faire cette juridiction ?
A travers sa requête, Pretoria demande à la Cour internationale de justice de prendre des « mesures provisoires », « nécessaires pour protéger [les Gazaouis] contre d’autres graves et irréparables atteintes aux droits du peuple palestinien, en vertu de la Convention sur le génocide ». Pendant que la Cour se penche sur le cœur du dossier, l’Afrique du Sud appelle à une suspension immédiate des opérations israéliennes dans la bande de Gaza. Elle demande aussi la fin des déplacements forcés de Gazaouis, un accès suffisant à l’aide humanitaire, à la nourriture et à l’eau, ou encore une préservation des preuves qui pourraient être étudiées dans cette affaire.
Si la CIJ prend des mesures conservatoires, celles-ci sont contraignantes juridiquement, rappelle l’ONU. Elles ne peuvent pas faire l’objet d’un appel, mais la juridiction n’a pas de pouvoir sur leur application.
Le processus, s’il se poursuit, devrait durer plusieurs années. « Il est très difficile d’établir des faits de génocide. C’est un crime qui exige beaucoup d’éléments constitutifs. Il faut établir qu’il y a une volonté de détruire un groupe, uniquement parce qu’il existe », rappelle Yann Jurovics. Ce dernier doute toutefois que l’action enclenchée par Pretoria aboutisse.
Comme attendu, la requête sud-africaine a été rejetée par les Etats-Unis, alliés historiques d’Israël. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a estimé qu’elle était « sans mérite, contre-productive et dénuée de tout fondement factuel ». Le porte-parole du Département d’Etat américain, Matt Miller, a affirmé que les Etats-Unis n’observaient « aucun acte qui puisse constituer un génocide » dans les opérations menées par Israël.