Les finances du parti Ennahdha et de son président, Rached Ghannouchi, font, ces jours-ci, l’actualité au vu des nouvelles concernant les dépenses faramineuses engagées, et annoncées publiquement par plusieurs médias.
En effet, le patron du parti islamiste se trouve, actuellement, à Davos à titre personnel sans aucune mission officielle, d’où les points d’interrogation soulevés par plus d’un quant aux moyens de financement et de paiement, en devises, des frais de sa participations et de son séjour pendant plusieurs jours, ce qui aurait un coût de plus d’un million de dinars.
L’expert économique, Moez Joudi, qui est au fait de ce genre de rencontres, et plus récemment encore, Mondher Haj Ali, député et juriste, qui a posé, lors de son passage, ce matin du jeudi 24 janvier 2019, les mêmes questions sur les raisons de la participation de Ghannouchi à Davos et sur les modalités financières de cette opération.
Toutes ces critiques ont fini par entraîner une réaction d’Ennahdha par le biais de son porte-parole officiel, Imed Khemiri, qui précise que Rached Ghannouchi, « fait partie des grands hôtes au Forum de Davos et dont les frais sont pris en charge par l’organisation du Forum ».
Malgré ces précisions, les critiques demeurent sceptiques quant à cette thèse dans la mesure où en business international, la rigueur est de mise et toute dépense est justifiée par un retour. Or, on se demande quel apport peut fournir le dirigeant d’Ennahdha à une joute internationale hautement spécialisée dans les finances et l’économie, sachant que ce n’est pas la première fois, que Rached Ghannouchi se retrouve à Davos.
En tout état de cause, une clarification en provenance des organisateurs pourrait mettre un terme à toutes ces polémiques, dans un sens comme dans l’autre. Sachant qu’un petit tour dans le site du Forum de Davos fait ressortir qu’il n’y a aucune gratuité et que, pour y effectuer le moindre pas, il faut payer en monnaies sonnantes et trébuchantes. En tout cas, l’opinion publique est habituée aux démentis d’Ennahdha en dépit des évidences
A noter que, l’an dernier, Rached Ghannouchi avait reconnu, lui-même, qu’il y avait participé à titre personnel.
Il y a lieu de rappeler, à propos des finances d’Ennahdha, l’autre polémique soulevée suite aux révélations faite par Jeune Afrique sur la somme de 18 millions euros que doit payer le parti islamiste à une agence britannique de com pour lui faire du lobbying en cette année marquée par les échéances électorales.
Sur ce point bien précis, et en l’absence de tout éclaircissement du parti Ennahdha, les experts se posent la question sur provenance de cet argent (l’équivalent de 60 millions de dinars), sur le paiement en devises (ce qui suppose l’existence d’éventuels comptes à l’étranger) sans oublier la grande question suivante : Si Ennahdha peut payer une pareille somme faramineuse, elle devrait logiquement, en disposer de dix fois ce montant.
Et pourtant, il n’a pas longtemps, les responsables de ce parti ont avancé un budget de l’ordre de six millions de dinars ! Et la différence est plus qu’énorme !…