Le bilan officiel du mouvement « Gilets Jaunes (GJ) depuis le 17 novembre fait apparaitre des chiffres records : 216 personnes liées aux violences ont été incarcérées, 1.843 blessés «civils» et 1.048 chez les « Forces de l’ordre », 10 morts en marge du mouvement dont trois Gilets jaunes».
Avec l’ « Acte IX » on peut s’attendre à ce que ce bilan s’alourdit de plus en plus car à entendre les « GJ » dire avec détermination que « tant que la réponse politique ne sera pas à la hauteur de leurs demandes » la spirale de la violence risque de ne pas s’arrêter. Et il est légitime de se poser la question: Jusqu’où cela peut-il aller ? La réponse est difficile car d’acte en acte, de manifestation en manifestation, les violences se multiplient, et les GJ commencent à se radicaliser.
L’autre question : comment le gouvernement de MACRON et MACRON lui-même pourraient se maintenir à la tête du pays ? Un gouvernement qui a mis pour la manifestation d’aujourd’hui un dispositif de sécurité au même niveau que celui qui était mis en place à la mi-décembre soit pas moins de 80.000 policiers sur l’ensemble du territoire, dont 5.000 à Paris.
Entre l’acte 8 et l’acte 9 deux évènements marquants :
- Le projet de création d’un fichier « casseurs » :
En vue d’un durcissement des sanctions contre les casseurs, Edouard Philippe, le locataire de Matignon, a annoncé la création d’un fichier très controversé de personnes interdites de manifestations et qui a été mal reçu par plusieurs magistrats qui dénoncent des risques d’atteintes aux libertés des citoyens.
- L’insulte, qui selon l’opposition, a jeté de l’huile sur le feu :
La déclaration de Benjamin Griveaux le secrétaire d’État au Premier ministre que des personnes, le soir de l’acte 8, ont défoncé la porte de son ministère avec un engin de chantier a estimé que l’exécutif avait apporté des réponses rapides à la mobilisation des GJ et que les derniers mobilisés, étaient des « agitateurs qui veulent l’insurrection ».
- La guerre des cagnottes :
Une cagnotte a été lancée par les GJ pour aider l’ancien boxeur Christophe Dettinger (le colosse, qui a boxé à mains nus les gendarmes et qui s’est rendu de lui-même à la police) à payer ses frais d’avocats…Une cagnotte qui a dépassé les 170 000 euros en 24 heures.
De l’autre côté, afin de contrer cette cagnotte, le président LR de la région PACA, Renaud Muselier, a décidé d’opter pour la même démarche pour aider les membres des forces de l’ordre blessés lors des affrontements…celle-ci a rencontré un succès encore plus important.
- L’appel inédit à plus de fermeté face aux contestataires :
Luc Ferry, philosophe et ancien ministre de l’Éducation nationale, appelle à tirer sur les GJ violents dans les manifs. Il appelle les policiers à se servir « de leurs armes contre ces salopards d’extrême droite, d’extrême gauche et des quartiers ». Il demande même que l’armée (la quatrième du monde) intervienne pour « mater le peuple ».
En plus de ces réactions appelant à plus de fermeté et de représailles contre les GJ, il faut savoir qu’avec la semi-trêve observée durant les fêtes, le gouvernement espérait que le mouvement des Gilets jaunes ne finira pas l’année. Il n’en a rien été. Le discours offensif du Président avait soufflé sur les braises et la flamme de la contestation est repartie de plus belle.
Alors comment vont réagir, lors de l’acte 9, ces GJ bien remontés face à ce dispositif des forces de l’ordre au service d’un gouvernement vacillant ?
(Paris. De notre correspondant particulier Mongi Hazgui)