
TUNIS – UNIVERSNEWS Dans un geste inédit qui renforce son autorité en matière de gouvernance, le Conseil du Marché Financier (CMF) a contraint la Société Tunisienne d’Automobiles (STA) à convoquer une nouvelle Assemblée Générale Ordinaire (AGO), prévue pour le 29 mai 2025. Cette décision fait suite au non-respect par la société de son engagement de distribuer 70 % des bénéfices de l’exercice 2024 sous forme de dividendes, malgré les attentes clairement exprimées lors de la première assemblée.
Une première AGO controversée : promesse non tenue, actionnaires en colère
La première AGO de la STA, tenue plus tôt cette année, avait suscité de vives tensions : l’entreprise n’a pas tenu son engagement public de redistribuer une large part des bénéfices. Les actionnaires minoritaires, estimant avoir été floués, ont saisi le CMF, qui a rapidement réagi.
Le régulateur a rappelé à l’ordre la direction de la STA et exigé la convocation d’une nouvelle assemblée conforme aux engagements pris », indique une source proche du dossier.
« Le message est clair : les promesses faites aux actionnaires doivent être respectées.
29 mai 2025 : une assemblée sous haute surveillance
Cette nouvelle AGO se tiendra sous l’œil vigilant du CMF et portera sur trois points clés :
• Approbation de l’affectation des résultats de l’exercice 2024, avec distribution obligatoire de 70 % des bénéfices en dividendes.
• Refonte du conseil d’administration, avec nomination de deux administrateurs indépendants et d’un représentant des minoritaires.
• Fin anticipée des mandats des neuf administrateurs actuels, pour harmoniser les pratiques de gouvernance.
Une intervention sans précédent : nouveau cap pour les sociétés cotées
Le geste du CMF est lourd de sens pour l’écosystème financier tunisien. Il s’agit :
1. D’une sanction morale et réglementaire contre une société cotée pour manquement à ses obligations.
2. D’une avancée majeure en transparence, via l’introduction d’administrateurs indépendants.
3. D’un soutien affiché aux actionnaires minoritaires, souvent oubliés dans les décisions stratégiques.
Vers un meilleur équilibre actionnarial ?
L’affaire STA pourrait bien créer un précédent en matière de gouvernance. Si elle aboutit à un changement de culture au sein des assemblées générales, les actionnaires – en particulier les petits porteurs – pourraient enfin voir leurs droits renforcés dans la pratique, et non plus seulement dans les textes.