TUNIS – UNIVERSNEWS Il fut un temps où la diplomatie tunisienne présentait la meilleure image en pleine confiance de ses moyens qui navigue, avec pondération et sagesse, et attire le respect des plus petits aux plus grands des pays, dans un contexte géopolitique marqué par des tensions et des conflits de toutes sortes.
Aujourd’hui, rien ne prête à l’optimisme, surtout que les représentations diplomatiques tunisiennes naviguent à vue, chacune à sa manière, mais sans moyens et, surtout, sans reddition des comptes et sans aucun bilan ni évaluation de ce qu’elles sont en train d’accomplir.
Depuis la « révolution », la majorité de ceux qui ont le privilège de diriger une représentation politique tunisienne n’a pas les qualifications nécessaires, pour occuper ce poste, alors que le véritable personnel diplomatique se morfond dans des fauteuils, au sein du ministère des Affaires étrangères, espérant un jour faire leur devoir au service de la Tunisie.
Pire encore, pas moins de * 22 ambassades… 6 consulats généraux… et 9 consulats… sont vacants… et la conférence des ambassadeurs a été reléguée aux calendes grecques!!! Aucun autre pays n’a fait pire, alors qu’il y a le feu en la demeure et qu’il est nécessaire que la Tunisie dispose d’un personnel compétent dans ces représentations, pour défendre ses intérêts.
Actuellement et compte-tenu du contexte, des fortes pressions internationales et du besoin urgent en financements extérieurs, il nous faut absolument une diplomatie plus active, « plus agressive » qui cible les bonnes personnes à contacter à travers un excellent carnet d’adresse.
Malheureusement, la plupart de nos diplomates opte pour « une diplomatie facile » basée sur le back-office alors qu’on a plus besoin d’hommes de terrain (front office) pour avoir plus d’efficacité et de résultats.
Comparé à l’Egypte et au Maroc, que font nos Ambassadeurs à part organiser accueil/dîner ou déjeuner pour des délégations venues de Tunis (un boulot plus que facile qui absorbe le budget de l’Ambassade).
A-t-on un bilan du travail fourni par chaque poste diplomatique / Consulaire : actions, résultats, relations avec la diaspora, rôle dans la promotion des investissements, emploi et formation des jeunes diplômés, reconnaissance des diplômes à l’étranger, bourses pour les étudiants…
Il faut penser à un redéploiement diplomatique en fonction des nouvelles données géostratégiques : quel bilan pour nos Ambassades en Afrique, en Asie (Indonésie, Inde et Pakistan) et dans le Nord de l’Europe (Finlande, Norvège et Suède) et pourquoi on n’a aucune représentation en Australie, en Ukraine et dans la côte ouest des USA (Silicone Valley, San Francesco, Los Angeles et la Californie : le centre de la puissance économique américaine).
Doter nos Ambassades de plus de moyens financiers et les inciter à avoir des contacts plus étroits avec la presse internationale et les hommes politiques, le milieu des affaires et les think-tank afin de mieux défendre les intérêts de notre pays et de mettre l’accent sur l’attractivité touristique, culturelle et économique de notre pays.
MUSTAPHA MACHAT