TUNIS – UNIVERSNEWS Bien que la Tunisie ne peut pas supporter davantage que ce qu’elle endure, depuis la Révolution, on continue à enfoncer le clou, de toutes parts, et la grève programmée pour demain, jeudi 16 juin 2022, par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) vient accentuer la tension, déjà perceptible, depuis des semaines.
L’entêtement de part et d’autre –centrale syndicale et gouvernement- à ne rien lâcher a conduit à un cul-de-sac, prévisible, certes, mais qui aurait pu être évité, par les négociations. Mais, chaque partie présente des arguments fallacieux, pour beaucoup d’analystes.
Certes, l’UGTT qui affirme, toujours, que cette grève n’est pas politique, a des revendications dont les adhérents et, pratiquement, toute la classe laborieuse attendent la satisfaction, au vu de la dégradation du pouvoir d’achat des citoyens qui ne peuvent plus joindre les deux bouts. Mais, est-ce vraiment le moment idoine pour décréter cette grève générale ?
De son côté, le gouvernement et le président de la République restent sur leurs positions, surtout qu’ils ne peuvent rien accorder, en raison de la situation catastrophique des finances tunisiennes, avec le Fonds monétaire internationale qui ne lâche rien et qui attend l’application du programme des réformes qui fera beaucoup de mal aux Tunisiens.
La rupture était donc prévisible, surtout après la campagne de diabolisation orchestrée contre l’UGTT qui, de son côté, a refusé de participer au dialogue de Kaïs Saïed qui, depuis le 25 juillet 2021, joue cavalier seul et ne veut rien entendre de ceux qui contestent son programme.
Aujourd’hui, le pays est, plus que jamais, divisé, alors qu’on attendait que tout le monde allait se rassembler autour du président de la République qui a déclaré la guerre contre la corruption, surtout.
La centrale syndicale compte sur la mobilisation, afin de réussir son pari, alors que le gouvernement a brandi l’arme des réquisitions, pour faire fonctionner un service minima, mais, la centrale syndicale affirme que « cette mesure n’est pas légale », selon ce qu’a déclaré Sami Tahri, secrétaire général-adjoint de l’UGTT.
Pire encore, la Fédération syndicale des transports a annoncé, cet après-midi, la fermeture de l’espace aérien tunisien, à partir de minuit ce soir, et jusqu’à zéro heure, demain.
On se demande où va la Tunisie et quelles seront les conséquences –bien sûr, néfastes- pour l’avenir du pays ? …un pays déchiré et qui navigue à vue !!
Faouzi SNOUSSI