- La Turquie refuse de s’associer aux sanctions contre Moscou
Les négociations ont repris entre les Russes et les Ukrainiens en vue d’un cessez-le-feu, mais le «compromis » proposé par Moscou – un « statut neutre » pour l’Ukraine comme la Suède ou l’Autriche – a été refusé par Kiev.
Sur le terrain, plusieurs explosions ont été entendues à l’aube de ce mercredi 16 mars 2022, dans la capitale soumise à un couvre-feu jusqu’à jeudi matin.
Des négociations entre la Russie et l’Ukraine sont en cours depuis lundi, et une nouvelle rencontre par visioconférence est prévue ce mercredi. Selon le Kremlin, un statut de neutralité pour l’Ukraine est au cœur de ces pourparlers. Mais l’Ukraine a rejeté le concept d’une neutralité à la suédoise ou l’autrichienne avancé par Moscou, disant vouloir que sa sécurité face à la Russie soit garantie par des puissances étrangères.
Selon l’un des négociateurs ukrainiens, Mykhaïlo Podoliak, le statut « ukrainien » qu’il défend apporte des « garanties de sécurité absolues » à son pays, car les signataires s’engageraient à intervenir du côté de l’Ukraine en cas d’agression, ce qui ne serait pas le cas du statut « suédois ou autrichien » voulu par la Russie.
«Cela signifie que les signataires des garanties ne restent pas à l’écart en cas d’attaque contre l’Ukraine comme c’est le cas aujourd’hui, mais qu’ils prendront une part active au conflit aux côtés de l’Ukraine » et lui fourniront « immédiatement » les armes nécessaires.
Cette apparente intensification des négociations n’a pas empêché la poursuite des bombardements russes sur de nombreuses régions du pays. Face à la poursuite de l’offensive, Volodymyr Zelensky devrait appeler à nouveau à l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de son pays dans son adresse au Congrès américain par vidéo en début d’après-midi.
Le président américain Joe Biden a pour l’instant rejeté cette demande, de peur de voir les Etats-Unis et l’Otan entraînés dans le conflit, mais il devrait annoncer une nouvelle assistance sécuritaire de 800 millions de dollars pour aider Kiev.
De son côté, la Turquie, pays membre de l’Otan mais ayant refusé de s’associer aux sanctions contre Moscou, poursuit ses efforts de médiation. Le ministre des affaires étrangères turc Mevlüt Cavusoglu était à Moscou mercredi, et doit se rendre le lendemain en Ukraine. Il succédera aux premiers ministres polonais, tchèque et slovène, MM. Mateusz Morawiecki, Petr Fiala et Janez Jansa, qui se sont rendus mardi à Kiev, pour assurer le président ukrainien de leur soutien.