- Béji a trouvé chez AZ des qualités qu’il n’a pas trouvées chez ses courtisans qui l’ont trahi
- « Il doit se méfier des opportunistes qui ont fait de Youssef Chahed ce qu’il est devenu »
- « J’ai connu AZ à la faculté de médecine de Tunis, il était travailleur, très sérieux, concentré sur ses études et le premier de notre promotion… »
Les adeptes des coups bas fouinent dans la vie privée du candidat à la présidentielle, Abdelkrim Zbidi, en essayant de trouver une brèche. D’autres, plus sérieux et corrects se remémorent des faits concrets et n’hésitent pas à en témoigner dans un élan naturel et spontané.
Parmi ces témoignages, il y a celui de Habiba Ezzahi Ben Romdhane, brillante professeur en médecine et ancienne ministre de la Santé du 27 janvier au 1er juillet 2011, grande militante des droits de l’Homme.
Alors que certains continuent à se demander, avec cette tendance de prendre des airs théâtraux et tragi-comiques, qui se trouvait derrière M. Zbidi, Pr Habiba Ezzahi Ben Romdhane a préféré publier des traits concrets du candidat tout en lui offrant des conseils précieux afin de rester lui-même et de ne pas tomber dans certains travers de la politique politicienne
Etant donné la pertinence de ce témoignage rationnel, factuel et spontané, nous le reproduisons dans son intégralité :
« Ne demandons pas à Abdelkrim Zbidi (AZ) d’avoir le bagou de Mohsen Marzouk, ce n’est pas le bagou qui va en faire un bon Président.
AZ n’est pas un tribun, et pour cause! Il n’a pas été aux écoles politiques (RCD, gauche et extrême gauche) ni aux écoles syndicales, ces écoles qui forment leurs militants à manier le verbe et à user d’arguments pour convaincre l’auditoire de la chose et de son contraire. Il n’a pas été dans une école de droit, réservoir du plus grand nombre de dirigeants politiques.
J’ai connu AZ à la faculté de médecine de Tunis, nous avions commencé nos études la même année, il était travailleur, très sérieux, concentré sur ses études, bref, il était le premier de notre promotion au cours du premier cycle des études médicales. Notre professeur de physiologie de l’époque, Claude Gharib, un Franco-Libanais, admiratif de ce garçon, l’a parrainé pour qu’il continue ses études à Lyon. Il est rentré en Tunisie pour être professeur de médecine à la faculté de médecine de Sousse.
Plus tard, AZ a occupé des postes à la tête de plusieurs départements, recherche scientifique, santé et rectorat. Il n’a pas été remarqué par sa proximité de Ben Ali ni de son zèle pour servir Leïla Ben Ali comme l’ont fait quelques ministres que nous voyons maintenant au devant de la scène, occupant des postes ministériels et dans des partis politiques.
Il était concentré sur son travail. Je l’ai retrouvé au gouvernement Post Révolution. Il est toujours égal à lui-même, le travailleur, le déterminé, droit dans ses bottes, évitant de s’exposer aux médias. C’est bien plus tard que j’ai eu un élément de réponse sur le questionnement que j’ai eu quant aux raisons pour lesquelles, Feu Béji, le Beldi jusqu’au bout des ongles, aimait-il cet homme rustre, fils du peuple, venu d’un petit Bled du Sahel (Rejich).
Peut être Béji a tout de suite compris le personnage, il a trouvé chez AZ des qualités qu’il n’a pas trouvées chez ses courtisans, Ô combien nombreux- nombreux qui l’ont trahi à la première épreuve qu’il a connue- AZ lui est resté fidèle, parmi les très peu nombreux fidèles.
Venons-en aux affaires de l’Etat, AZ a une grande expérience dans la gestion des affaires de l’Etat et des hommes, comme quelques rares candidats, il est tout à fait capable d’assumer les fonctions du chef de l’Etat et qu’il est en mesure de sortir, avec évidemment un bon gouvernement, notre pays de cette profonde crise dans laquelle il s’est enfoncé. Il revient à nous d’élire des hommes et des femmes pour former ce bon gouvernement.
Mais attention, AZ doit rester au-dessus de la mêlée, il ne doit pas être récupéré par des partis politiques en quête d’un leader, il ne doit pas être tenté de créer un nouveau parti politique, ce que ne manqueront pas certains apprentis sorciers de le lui suggérer et, surtout, il doit se méfier des opportunistes qui ont fait de Youssef Chahed ce qu’il est devenu ».