Il n’est pas marin, mais il porte en lui l’âme des pêcheurs; il les accompagne spirituellement comme un albatros déferlant les ailes de l’amour, de la liberté, de la beauté, de la poésie et de l’art…
Hacen Moathen est natif de la ville de Mahdia, cette région exceptionnelle qui réunit beauté géographique et splendeur historique. Il a puisé dans ses ressources, ses spécificités et ses traditions des voies qui le conduisent à libérer sa voix d’esthète, de créateur, de poète et de cinéphile, non pas seulement dans sa mission de chantre de l’art, mais aussi comme une voix de la cause sociale et politique, de la responsabilité et de l’engagement …
Il a appris de la mer le goût de la contemplation, il regardait et discernait les images qui se miraient dans sa rétine ; il aspirait à embrasser les étendus, à atteindre l’horizon… en un mot, il est l’homme qui regarde… C’est de là, que sa personnalité culturelle s’est formée, s’est ciselée, celui d’un esthète, celui d’un créateur metteur en scène.
Il a appris de la mer aussi le goût de l’aventure, un aventurier ouvrant largement ses bras au hasard et au risque. Il n’avait pas peur d’exprimer ses convictions et de se révolter contre les injustices, cependant le prix de sa liberté était cher, il était banni, incarcéré à l’époque de Habib Bourguiba pour ses idées !
Cette année, la ville de Mahdia, sa ville ! a voulu lui rendre hommage dans le cadre du Festival Massarat en terme de reconnaissance pour son militantisme, mais aussi en tant qu’homme de théâtre qui a créé un répertoire considérable de pièces de théâtre.
Ses amis étaient là pour lui exprimer l’amour qu’ils lui vouaient. Mohamed Moumen, Kamel Alaoui, Kamel Hlali. Les assistants aussi étaient sous l’effet de cet hommage digne d’un homme qui a donné à son pays avec un cœur grand comme un albatros !
Par Faiza Messaoudi