- « Une matraque fiscale qui aggrave la situation”
TUNIS – UNIVERSNEWS Participant au débat organisé aujourd’hui matin par l’ Ordre des Experts Comptables de Tunisie, Hachemi ALAYA, Président du Think tank a commenté la « situation économique et perspectives 2023 » en dressant une lecture pessimiste!
D’après lui : “nous sommes en crise depuis très longtemps. La crise post covid-19 était un choc terrible pour l’économie que la Tunisie ne sait pas encore relever! L’économie Tunisienne n’est toujours pas parvenue à rattraper la chute de la production que l’on a enregistrée en 2022. C’est ce qu’on appelle une croissance de rattrapage !”
Et d’ajouter : “ dans la plupart des pays du monde cette croissance de rattrapage a déjà réussi et a retrouvé le niveau avant Covid-19, pas en Tunisie malheureusement, qui est loin de son niveau de l’année 2019. Ce qui a aggravé les choses c’est l’inflation en battant des records en 2022”.
Et de préciser :”c’est une économie qui n’avance pas, mais qui régresse… en crise et qui continue malheureusement à plonger dans la crise”.
“La crise de l’économie tunisienne est une crise structurelle au fond, la Tunisie n’a pas aujourd’hui besoin des réformes mais plutôt une véritable transformation profonde,”a-t-il affirmé.
Il a dans ce sens indiqué : “nous sommes devenus le pays qui a la pression fiscale la plus élevée en Afrique, nous sommes champions de la pression fiscale ! A l’échelle mondiale, nous avons un taux de pression fiscale qui est quasi équivalent à celui des pays riches de l’OCDE. Un pays pauvre, qui essaie de se développer mais qui est en train de subir une matraque fiscale qui aggrave la situation”.
Au final, il a affirmé que “seulement la dépense publique est envisagée comme un noyau fondamental pour aborder les problèmes et pour les résoudre. Le projet de la loi de finances 2023 tels qu’il est présenté va porter le ratio de la dépense publique au PIB à des niveaux élevés, nous allons là aussi être champion d’Afrique et avoir un ratio qui est proche de celui des pays riches de l’OCDE, plus de 40% ….”
Jihen Mkehli