
Tunis, UNIVERSNEWS (Interview – High Tech) – Appelant à exploiter à bon escient l’Intelligence artificielle, Hatem Smine, PhD en informatique, gestionnaire talentueux et innovant, a brillamment réussi dans l’IA en Tunisie et en Belgique. Il considère que l’Intelligence artificielle est une manne pour les jeunes tunisiens et constitue un outil pour les études et le travail.
- UNIVERSNEWS : Les idées divergent autour de l’apport de l’Intelligence artificielle, pour les jeunes, particulièrement, tunisiens, dans leur vie quotidienne. Qu’en pensez-vous ?
Hatem Smine : Fini le temps où on passait des heures à éplucher des manuels scolaires pour comprendre un concept. Avec des outils comme ChatGPT, Mistral, Perplexity, Socratic (Google) ou Wolfram Alpha, l’IA aide les étudiants à obtenir des explications claires et adaptées à leur niveau, résumer des cours en quelques secondes et s’’entraîner avec des quiz interactifs. Loin d’être un simple gadget, l’intelligence artificielle est devenue une alliée du quotidien pour les jeunes tunisiens, que ce soit pour les études ou pour leur travail. Ils essaient d’exploiter intelligemment cet outil pour en tirer le meilleur. La manière dont ils adoptent et utilisent l’intelligence artificielle est un phénomène fascinant qui mérite d’être exploré. À travers divers usages allant des recherches académiques aux interactions quotidiennes, les 18-25 ans montrent un intérêt marqué pour cette technologie
- L’intelligence artificielle est donc une opportunité pour les jeunes tunisiens ?
L’intelligence artificielle (IA) s’est invitée dans notre quotidien à une vitesse fulgurante, et pour les jeunes de 16 à 25 ans, elle est devenue un véritable allié. Que ce soit pour réussir ses études, décrocher un job ou même trouver l’amour, l’IA est partout.
Il y a plus de 30 ans, j’avais moi-même fait une thèse de doctorat en IA, où je travaillais sur un outil permettant aux entreprises d’exprimer clairement leurs besoins en informatique. À l’époque, l’IA était déjà un domaine prometteur, mais avec des moyens limités. Aujourd’hui, avec plus de puissance de calcul et de meilleurs algorithmes, ce qui semblait être un rêve, il y a quelques décennies, devient une réalité concrète.
Et ce n’est pas qu’une question de recherche médicale ou d’universités prestigieuses. A Nabeul, j’ai pu monter une équipe de jeunes diplômés tunisiens spécialisés en IA pour développer un progiciel de gestion révolutionnaire que nous allons commercialiser dans le monde entier. Ce sont des jeunes qui maîtrisent les techniques d’IA avancées de Deep Learning, et qui sont en train de prouver que la Tunisie n’a rien à envier aux grandes puissances technologiques.
- Faut-il avoir peur de l’IA ?
L’IA n’est pas une boîte noire mystérieuse contrôlée par les grandes puissances. Ce n’est pas non plus une force incontrôlable qui menace l’humanité. C’est du code, des modèles mathématiques et des données, accessibles à quiconque sait programmer en Python et connaît des techniques comme le Deep Learning ou les Transformers. C’est du coding et des algorithmes. On ne peut empêcher personne de coder, ni lui dicter comment coder. Ceux qui prétendent vouloir encadrer l’IA ne savent même pas ce qu’ils cherchent à contrôler !!!
- L’IA n’est donc pas une menace pour nos jeunes. Que leur conseillez-vous ?
L’IA est une opportunité et pas une menace. En Tunisie, des milliers d’étudiants se forment aujourd’hui à l’intelligence artificielle. Plutôt que d’attendre des solutions toutes faites des grandes puissances, donnons-leur leurs chances pour améliorer nos systèmes informatiques, révolutionner des domaines comme la médecine, et faire progresser le pays. Et puis, la nature et les sciences finissent toujours par s’autoréguler. L’innovation avance, les usages s’adaptent, et ceux qui auront voulu freiner le progrès seront vite dépassés. L’IA n’appartient à personne, elle appartient à ceux qui la développent et la comprennent.
M.S.