Henrik Meyer, représentant de la Fondation Friedrich Ebert, a déclaré à l’occasion de l’ouverture du 23ème Forum de Réalités, que l’échiquier géopolitique du monde après la fin de la guerre froide avait fait évoluer les intérêts politiques sans cesse en constante mutation.
Selon-lui, ce forum a toujours été un espace de discussion et de développement de visions stratégiques des changements pour la région méditerranéenne en incluant les participants des deux rives.
Evoquant les bouleversements du « printemps arabe » qui a amorcé un processus de changement irréversible, Meyer a déclaré : « Le multilatéralisme est mis à l’épreuve au moment où la coopération internationale est la seule issue à cette crise qui met en évidence les conséquences désastreuses d’inégalités sociales au sein des pays.
Reste le danger d’un monde pos-Covid, moins multilatéral et plus conflictuel. Nous avons tout intérêt à ne pas accepter ce destin de manière défaitiste mais au contraire, nous devons montrer qu’un futur plus optimiste est possible ».
Pour le représentant de la Fondation allemande, la nouvelle politique européenne de voisinage en est un élément crucial qui mérite une discussion critique et ouverte pour accompagner ce processus. Il s’explique : «La coopération sécuritaire existe et doit être développée davantage pour souligner les défis auxquels les deux rives font face et ont en commun pour unir la région méditerranéenne au lieu d’en faire une frontière.».
Pour pouvoir continuer son chemin, la Tunisie doit essayer de ne pas faire partie des dysfonctionnements de la gouvernance à l’échelle internationale et de garder son équilibre de la politique étrangère. Elle va pouvoir ainsi contribuer à une région libre et prospère dans un monde post-Covid d’autant plus que la Tunisie est le seul endroit pour des discussions libres dans la région !».