Par Mohamed Ridha KECHRID
Il y a cinq ans déjà, nous quittait le Professeur émérite Chalbi Belkahia une des figures marquantes de la médecine tunisienne, rejoignant les Professeurs Z Essafi, A. Boujnah, H. Ben Ayed, T. Kassab, Z Kallel, M Ben Hamida, A. Belkahia, B. Hamza, M. Yaâcoub, A. Ghachem…..Paix à leurs âmes.
Né le 24 Mars 1944,il était considéré comme le père fondateur de la pharmacologie tunisienne: sa passion et son talent pour l’enseignement furent appréciés par des générations d’étudiants, il instaura le dosage des médicaments et créa le Centre National de Pharmacovigilance. Au plan national sa contribution fut majeure dans le développement de la Pharmacologie clinique et dans la mise en place d’un système d’évaluation et de contrôle des médicaments.
Le Doyen Chalbi Belkahia n’a cessé, durant toute sa carrière, insuffler à ses étudiants des notions essentielles sur les propriétés des médicaments afin qu’ils puissent, par la suite, prescrire à bon escient. Il considérait que sa mission, en tant que pharmacologue, était de bien faire connaitre les médicaments, mission extrêmement difficile, puisqu’elle consistait à faire assimiler des notions de plus en plus complexes sur des produits de plus en plus nombreux à des étudiants souvent réfractaires, à de telles notions.
Lors de ses cours ainsi que lors des enseignements post universitaires, Si Chalbi préférait aiguiser chez ses auditeurs, leur esprit critique, plutôt que les écraser sous une masse de connaissances. Sa devise était la rationalisation de la prescription des médicaments, tout en sensibilisant ses étudiants à la pharmaco- économie, les invitant à tenir compte du coût de l’ordonnance
Par ailleurs, le Professeur Chalbi Belkahia s’est distingué par une participation significative à la vie associative : Membre actif des bureaux du Syndicat des médecins hospitalo -universitaires, et de La Société Tunisienne des Sciences médicales où sa contribution a été majeure dans la modernisation et la mise à niveau de sa revue : »La Tunisie Médicale ».
Élu Doyen de La Faculté de médecine de Tunis, il occupa cette fonction de 1993 à 1999. Durant son mandat, il a été chargé de la Vice Présidence de la conférence internationale des doyens des facultés de médecine d’expression française
Feu Chalbi Belkahia s’est acquitté de toutes ses responsabilités avec compétence et abnégation: chef du service de Biochimie de L’Hôpital Charles Nicolle, directeur général du Centre National de Pharmacovigilance, membre dynamique du comité pédagogique, Doyen, sa carrière était consacrée au travail bien organisé et innovant.
Très attaché à sa ville natale, il ne ratait aucune occasion pour aller humer l’air iodé de la côte Bizertine.
Fervent supporter du C.A.B, il était l’ami de l’entraineur, des joueurs, il n’a jamais lésiné pour les faire bénéficier de son assistance médicale
L’image qui restera gravée dans tous les esprits c’est le caractère gai de Si Chalbi, son sens de l’humour avec parfois quelques colères rapidement maîtrisées
Chalbi Belkahia demeure une figure emblématique en médecine, ses disciples ont aujourd’hui le devoir de rappeler son parcours singulier et exemplaire. La pharmacologie lui doit tout son essor.
Sa disparition, il y a cinq ans, nous a frappés cruellement, mais il restera dans notre mémoire un modèle, une référence pour les futures générations de médecins.
De par ses qualités humaines, son charisme, sa fidélité en amitié, son dynamisme, son talent indéniable de pédagogue, sa notoriété nationale et internationale, il a été le fédérateur et rassembleur autour d’une discipline qu’il a imposée et rendu incontournable.
Si Chalbi, votre souvenir restera vivace dans l’esprit de tous ceux qui vous ont connu et aimé.
Reposes en paix, Cher Si Chalbi.
