- Honnêteté, crédibilité et justice fiscale… tributs pour le développement du pays!!!
TUNIS – UNIVERSNEWS – Alors que la Tunisie, en pleine crise financière, s’apprête à recevoir l’aval définitif du Fonds monétaire international pour un financement de 1,9 milliard de dollars, la question de l’évasion fiscale des grandes fortunes du pays refait surface.
Certes, la pression fiscale est très forte… mais, seulement, quelques-uns la ressentent –soit dit ceux qui n’ont pas d’échappatoire pour tromper le fisc-, alors que les professions libérales qui ne sont pas contrôlés usent de stratagèmes, à tel point qu’on est tenté de croire qu’ils sont plus pauvres que les vrais pauvres. Pourtant, avec un petit effort de contrôle, on pourra être capable de pallier ces défaillances et rétablir un équilibre perdu, depuis longtemps.
Comment faire face à l’évasion fiscale des « ultra-riches » ? Peut-on contrer les avocats et les médecins qui dribblent le fisc, alors que la pression pèse lourd sur les salariés ? Aucune source fiable ne permet d’identifier précisément les niveaux de revenus des ménages et des entreprises. Même s’il s’agit là du nerf de la guerre pour tout gouvernement souhaitant mettre en place une politique fiscale juste et équitable.
La Tunisie gagnerait à s’engager sur la voie de réformes fiscales qui puissent favoriser l’équité et la justice! D’ailleurs, la loi de finances (LF 2023) tunisienne a prévu de nouvelles mesures et dispositions afin de faire face à cette évasion. Elle stipule, par exemple, de réviser les amendes de retard relatives au paiement des impôts, en cas de déclaration hors les délais légaux ou à la suite de l’intervention des services de contrôle fiscal, et les amendes supplémentaires fixes, ainsi que le montant minimum des pénalités de retard appliquées sur les dettes fiscales et non fiscales.
Contacté par Universnews et commentant ces mesures, l’ancien directeur général de la politique monétaire à la Banque centrale de Tunisie, Mohamed Souilem a appelé le ministère des finances «à rendre publique la défalcation des impôts directs sur les personnes physiques entre salariés (public et privé)». Cet appel concerne surtout les professions libérales : médecins privés, avocats, architectes, consultants.
Souilem insiste surtout sur «une comparaison entre les impôts payés par un médecin exerçant dans le secteur privé (en moyenne) et un médecin exerçant dans le secteur public en tenant compte de l’équivalence dans les spécialités», tout comme « entre les impôts sur les revenus payés par un avocat (en moyenne) et un juge, un ingénieur exerçant dans le secteur privé et son confrère exerçant dans le secteur public… ».
D’après lui, c’est ce qu’il faut pour établir « une transparence pour la transparence, une équité pour l’équité et une démocratie pour la démocratie ». Une société juste et solidaire ne peut se construire que grâce à un Etat interventionniste et re-distributeur. Un Etat qui fait payer chacun selon ses moyens et donne à chacun selon ses besoins !
Jihen MKEHLI