-
5000 jeunes par an seront accueillis dans 10 centres dans des gouvernorats de l’intérieur.
-
La France au travers de l’AFD contribue au projet ELIFE à hauteur de 2,9 millions d’euros, sous forme de subvention, et 100 000 euros ont pour appuyer un partenariat entre les centres ELIFE et la Grande Ecole du Numérique (GEN)
Inauguration, le 1er octobre 2019, du premier centre du projet ELIFE, porté par la Fondation Tunisie pour le Développement (FTD) et cofinancé par l’Agence Française de Développement (AFD).
Ce premier centre de Siliana accueille depuis fin juin 250 jeunes diplômés en situation de chômage. Après 12 mois d’une formation pratique et innovante sur le plan pédagogique et complémentaire à leur formation initiale dans un Institut Supérieur d’Etudes Technologiques (ISET), ces jeunes seront dotés de compétences recherchées par les entreprises du secteur du numérique. Le dispositif pourra accueillir à terme jusqu’à 5000 jeunes par an dans 10 centres situés dans des chefs-lieux de gouvernorats de l’intérieur.
Le secteur numérique en Tunisie est marqué par une situation paradoxale : il s’agit d’un secteur à fort potentiel de développement mais beaucoup d’entreprises sont freinées par la difficulté à recruter des techniciens supérieurs opérationnels, ce qui se traduit chaque année par plusieurs milliers d’offres d’emplois non pourvus et dans le même temps, les diplômés du supérieur peinent à trouver un emploi.
Pour expliquer ce paradoxe, tous les diagnostics convergent : si les jeunes de niveau bac +3 ont un solide socle théorique au sortir de leurs études, ils sont pénalisés par leur niveau de langue et manquent de mises en situations professionnelles. Ce décalage est d’autant plus grand dans les régions de l’intérieur où l’écosystème entrepreneurial en général et numérique en particulier est peu développé et les occasions rares pour les jeunes de se confronter aux exigences du secteur privé.
Le projet ELIFE, initié et mis en œuvre par la Fondation Tunisie pour le Développement, en partenariat avec l’université ESPRIT pour la conception pédagogique des formations et l’association TACT, qui regroupe plusieurs entreprises leaders du numérique dans le pays, a précisément pour but de s’attaquer à ce défi. Il a pour objectif de faciliter le recrutement des jeunes diplômés du numérique, en particulier dans les gouvernorats présentant un taux de chômage élevé, en leur proposant dans ces centres ELIFE modernes et bien équipés un parcours de formation innovant, en prise avec les besoins du secteur, dans le but de renforcer leur employabilité et d’aider à leur insertion économique et sociale. Au-delà du cycle de formation, les centres seront des lieux de culture, d’échanges et d’accès aux nouvelles technologies.
Ce projet va permettre la création et l’animation de 10 centres de technologie, de formation et de culture dans les régions de l’intérieur.
Les jeunes de ces régions qui souhaitent accéder à cette opportunité de formation devront justifier d’un diplôme d’ISET dans le domaine du numérique et être inscrits sur les registres de l’ANETI afin de pouvoir valider leur inscription dans l’un des centres. Après des tests de sélection, ils pourront y recevoir une formation gratuite de 12 mois, grâce à l’appui du Fonds national de l’emploi, dans l’une des spécialités proposées :
La France au travers de l’AFD contribue au projet ELIFE à hauteur de 2,9 millions d’euros, sous forme de subvention, permettant de financer l’acquisition de la totalité des équipements informatiques de pointe des dix centres ELIFE. 100 000 euros ont également été mobilisés par l’AFD pour appuyer un partenariat entre les centres ELIFE et la Grande Ecole du Numérique (GEN), groupement d’intérêt public français, dans le but d’assurer un suivi rapproché de l’insertion professionnelle des jeunes en sortie de formation.
Le premier des dix centres ELIFE, qui a ouvert ses portes à Siliana en début d’année, a été inauguré ce 1er octobre 2019 par le Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et l’ambassadeur de France en Tunisie en présence du Gouverneur de Siliana, du Président de la FTD, des partenaires du projet (Tunisie Telecom, ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, AFD…), des prestataires (Université, Esprit) et d’une forte délégation de chefs d’entreprise du secteur du numérique membres de l’Association TACT (Association Tunisienne pour la Communication et la Technologie).
Le Président de la FTD a souligné à travers un rappel des étapes de développement du projet « la diversité et la richesse du partenariat qui a permis sa réussite » ainsi que sa finalité visant à « offrir un avenir professionnel digne à la jeunesse tunisienne ».
Pour Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tunisie, la réussite du projet tient «à l’engagement admirable et à l’énergie exceptionnelle des membres de la FTD et singulièrement de son président qui, en quelques mois, ont fait de ce projet une réalité.».
Le ministre Abdelkoddous Saâdoui s’est félicité que ce projet « s’inscrive de manière étroite dans une relation entre acteurs publics, privés et associatifs », notamment par l’accès des apprenants aux ressources du Fonds National pour l’Emploi (FNE) à travers des bourses d’étude, et de « la désormais indispensable implication des entreprises pour l’atteinte les objectifs d’insertion. ».
Un deuxième centre devrait ouvrir avant fin 2019 à Beja et de nouveaux centres supplémentaires l’année prochaine (Kairouan, Tozeur, Sidi Bouzid, Djerba…).