TUNIS – UN/Agences – Le gouverneur de la Banque de France a estimé mardi que le pic d’inflation en zone euro serait « très probablement » atteint d’ici juin, mais le retour à l’objectif de 2% sera long et les consommateurs semblent douter d’un recul durable des prix.
« L’inflation culminera très probablement, sauf nouvelles surprises, au cours du premier semestre de cette année », a déclaré François Villeroy de Galhau qui participait par visioconférence à un colloque organisé par l’hebdomadaire allemand Die Zeit.
« Nous ne sommes pas très loin » du pic, a-t-il ajouté, alors que les faits semblent déjà lui donner raison: de 10,4% en octobre, l’inflation a déjà nettement reculé dans la zone euro en janvier, à 8,5% et pour le troisième mois consécutif, grâce à l’accalmie sur les tarifs de l’énergie.
La Banque centrale européenne « ramènera l’inflation vers 2% », niveau qui traduit la stabilité des prix, « d’ici la fin de 2024 ou 2025 », a martelé le banquier central.
L’institut monétaire utilise pour cela l’arme des taux, relevés à cinq reprises depuis juillet pour un cumul de 3 points de pourcentage, avec l’intention de poursuivre le mouvement en mars voire au-delà, en vue de freiner la demande des consommateurs, en particulier, afin de réduire les pressions sur les prix.
Ces consommateurs, sondés par la BCE, voient de leur côté l’inflation demeurer au-delà des 2% à moyen terme : leurs anticipations dans les trois années à venir « ont légèrement augmenté, passant de 2,9 % à 3,0 % », en inversant une baisse précédente, selon la dernière enquête mensuelle publiée mardi par l’institut monétaire.
L’inflation a changé de nature depuis un an, passant d’un choc affectant principalement les prix d’énergie à un phénomène touchant un large panier de bien dans l’économie. En excluant les prix d’énergie, l’inflation dite « sous-jacente » a stagné en janvier à plus de 5%, défiant l’action de la BCE.