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Tentative de blanchir les parties islamistes extrémistes accusées d’être derrière l’enrôlement et les voyages des jeunes dans les zones de conflits
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Le contenu de l’interview à Nejma Fm « constitue une exploitation pour porter atteinte à la réputation d’autrui et à leur vie privée et en contradiction avec les principes fondamentaux de la liberté d’expression », assure la HAICA
Elle s’appelle, désormais, l’affaire « Chouchou », de son vrai nom Youssef Ben Salem, un personnage, illustre inconnu jusqu’à ce que le capitaine Zied Farjallah, diffuse sa vidéo évoquant « l’existence de dépôts d’armes à Ouerdanine, de plans d’actes terroristes et de réseaux d’enrôlement des jeunes, dont son frère, pour les envoyer dans les foyers de conflits
Ledit capitaine a été convoqué par le ministère public, mais on ne sait pas encore la suite de cette audition. Et quelques jours après, plus exactement, mercredi 20 novembre 2019, il y a eu une curieuse interview accordée par ce personnage, « Chouchou », à Radio Nejma Fm, diffusée lors de l’émission « Zoom 73 ».
« Chouchou » a déballé plusieurs « révélations » touchant des faits très graves et citant des noms de plusieurs personnes sans donner la moindre preuve concrète. « J’ai des enregistrements et des vidéos que je tiens à la disposition de la justice, si on fait appel à moi », se contente-t-il de dire.
Et d’après les dernières nouvelles « Chouchou » aurait été convoqué pour audition par le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme. Mais d’ores et déjà et à bien écouter la fameuse interview, on se rend compte, que les questions étaient ciblées et orientées de façon à obtenir des réponses bien déterminées et destinées à faire impliquer des parties et des personnes en avançant des généralités comme c’est le cas concernant l’enrôlement des jeunes laissant entendre que ce ne sont pas des milieux extrémistes ou islamistes derrière cette affaire, mais bien une seule personne qui serait en relation avec des personnalités officielles, notamment au sein du Palais de Carthage du temps de feu Béji Caïd Essebsi.
On se demande d’ailleurs avec grande curiosité comment ce « Chouchou » se permet-il de s’accuser de faits hautement graves sans avoir l’air de craindre quoique ce soit. « On nous avait fait subir un lavage de cerveau et on nous avait fait croire que toutes les actions commandées étaient pour le bien de la Tunisie… », se justifiait-il en substance avec des propos destinés, selon les observateurs, à faire blanchir des parties islamistes présumées responsables des voyages des jeunes en Syrie et autres zones de tension.
En tout état de cause, la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) a relevé le côté folklorique et fallacieux de cette interview et a décidé de convoquer d’urgence, le représentant légal de radio Nejma Fm après avoir émis un avis d’infraction
La HAICA considère, en effet, que le contenu diffusé constitue une exploitation de la radio pour porter atteinte à la réputation d’autrui et à leur vie privée, estimant qu’il est en contradiction avec la présomption d’innocence et les principes fondamentaux de la liberté d’expression.
Noureddine HLAOUI