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Ouverture en Tunisie d’un des plus importants bureaux du Commissariat pour les droits de l’Homme
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4millions jeunes se sont mobilisés pour accélérer le processus d’éradication du réchauffement climatique
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Si tous les pays se mettaient à consommer énergétiquement comme les USA, il nous faudrait, alors, 5 Planètes Terre pour pouvoir absorber les effets CO2
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Une solution juste et durable doit être trouvée entre Palestiniens et Israéliens en conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité.
A pareille période de chaque année, l’Organisation des Nations Unies fête sa création qui a eu lieu en 1945, juste après la fin de la Seconde guerre mondiale. Ces jours-ci, se tient, donc à New York, la 74ème session de la Assemblée générale de l’ONU en axant les travaux sur cinq principales thématiques.
Pour en savoir plus, Univers News a eu une rencontre avec Diego Zorilla, Coordonnateur Résident des Nations Unies en Tunisie qui a bien voulu nous entretenir des multiples défis que doivent affronter les différents départements onusiens ainsi que des activités de la Représentation en Tunisie. Interview…
La 74ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation de Nations Unies se tient, en ces temps, à New York. Nous savons qu’elle sera marquée par la tenue de cinq sommets thématiques. Pouvez-vous nous donner de plus amples éclairages là-dessus ?
En effet, l’Assemblée générale de l’ONU se tient, comme chaque année en pareille période à New York en présence d’un grand nombre de chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que des ministres des Affaires étrangères des pays membres, sachant que la délégation tunisienne y est présente sous la présidence du ministre des Affaires étrangères, Khemaïs Jhinaoui.
Les travaux seront dominés par ce qu’on appelle les « segments de haut niveau » qui sont, cette année, au nombre de cinq dont trois sont particulièrement pertinents, à savoir l’action pour le climat, l’atteinte des objectifs du développement durable ainsi que son financement et la mise en œuvre de la couverture-maladie universelle.
Pour le climat, préoccupation majeure, l’ONU a invité les dirigeants des pays à présenter des initiatives à propos de l’Accord de Paris, ce qui a engendré plus de 70 prises de paroles dont près de cinquante de la part de chefs d’Etat qui ont eu, chacun, trois minutes de temps pour présenter leurs propositions.
Il s’agit d’une action de sensibilisation quant au caractère urgent à conférer à ce point. D’ailleurs, les résultats ne se sont pas fait attendre puisque près de quatre millions de jeunes se sont mobilisés dans le but d’accélérer le processus en vue d’éradiquer le réchauffement climatique, un phénomène qui impacte davantage les pays les plus pauvres et au climat aride.
L’ONU mise beaucoup sur les jeunes, qui sont passionnés et enthousiastes pour défendre ces idéaux et pour exiger des actions concrètes et des solutions, sachant que la rupture de l’équilibre en la matière aura lieu ce 26 septembre 2019
A titre d’exemple, si tous les pays se mettaient à consommer énergétiquement comme les Etats-Unis d’Amérique, il nous faudrait, alors, 5 Planètes Terre pour pouvoir absorber les effets CO2. Par contre, la Tunisie émet 3 Tonnes équivalent de CO2 par an et par tête d’habitant pour une moyenne de 5T équivalent de CO2. Malgré cela, la Tunisie déploie de grands efforts pour réduire encore ce volume d’émission.
Vision pour le développement 2015/2030
Pour ce qui du développement durable, la stratégie est fondée sur une vision allant de 2015 à 2030 et elle touche les aspects suivants, en l’occurrence : le social avec essentiellement la santé et l’enseignement, l’économie inclusive, l’environnement, la paix et la sécurité et les partenariats sans oublier, encore une fois, le volet des changements climatiques avec une lutte axée sur les luttes contre la perte de la biodiversité, les inégalités et les déchets excessifs.
L’opinion publique tunisienne ne sait pas grand-chose sur les activités de la représentation de l’ONU en Tunisie. Pourriez-vous nous en donner un aperçu sur les réalisations et projets ?
Et bien, nous appuyons le processus de développement grâce à des assistances d’ordre technique et de formation et qui se font au profit des départements ministériels, de la société civile et instances nationales.
Ainsi, en s’appuyant sur des compétences qualifiées de 570 personnes dont 85% des Tunisiens, réparties à une presque parfaite égalité entre femmes et hommes, nous essayons de contribuer à faire atteindre la Tunisie un stade avancé du développement durable tout en mettant l’accent sur quatre axes thématiques touchant la gouvernance et les droits de l’Homme, l’atteinte de la croissance inclusive, la protection de l’environnement et la gestion des grandes catastrophes, les services sociaux de qualité.
Les besoins de la « Tunisie démocratique » sont plus grands. Que fait votre Représentation pour accompagner notre pays en cette étape ?
L’accompagnement que nous faisons pour la Tunisie en cette étape consiste à l’aider pour consolider les opportunités pour la diffusion des droits humains. D’où l’ouverture d’un des plus importants bureaux du Commissariat pour les droits de l’Homme tout en augmentant notre appui technique aux élections et à l’Assemblées des représentants du peuple (ARP) ainsi que notre coopération étroite avec les différentes nationales indépendantes
Pilotez-vous des projets impliquant la Tunisie avec d’autres pays d’Afrique et du monde arabe ?
Bien entendu. La Tunisie est intégrée dans le contexte géopolitique, à la fois des pays africains que ceux du monde arabe, d’où la recherche de mécanismes interafricains et interarabes et l’émergence de projets profitant à la Tunisie et l’identification de structures régionales et autres opportunités sous-régionales.
Pour revenir aux activités de l’ONU en général, nous avons constaté une présence au Yémen, par exemple, mais une absence presque totale en Syrie. Pourquoi ?
En Syrie, l’ONU a toujours eu des envoyés spéciaux et fait des propositions stratégiques épousant parfois la formule d’une Feuille de route. Toutefois, le succès de telles initiatives dépend beaucoup des prédispositions des parties en conflit.
L’ONU a eu des implications au Yémen et en Libye aussi, mais malheureusement les conflits armés se poursuivent, chose que, la plupart du temps, nous ne pouvons pas empêcher, d’où nos actions orientées davantage vers les volets des droits de l’Hommes et des opérations humanitaires, sachant que de panels d’informations sont souvent organisés et qui peuvent s’avérer utiles et pertinents en vue d’éventuelles actions futures.
L’évolution de la situation dans les territoires palestiniens semble s’éloigner de plus en plus d’une solution juste et durable du conflit entre Palestiniens et Israéliens. L’ONU en est-elle consciente et que peut-elle faire à l’avenir ?
C’est vrai que la nature du conflit et l’influence des grandes puissances dans la recherche et la proposition de solutions n’ont pas permis à l’ONU d’y avoir un rôle déterminant. Pourtant, nous continuons à dire qu’une solution juste et durable doit être trouvée en conformité avec les diverses résolutions du Conseil de sécurité.
Pour terminer, nous évoquerons le grand problème de l’heure à savoir l’immigration clandestine et son lot de drames presque quotidiens. Quelle est la stratégie de l’ONU concernant ce volet ?
Sur ce point délicat et préoccupant, l’ONU prône un Pacte global et une Feuille de route permettant aux pays de se doter des commodités d’une vie décente qui mettraient leurs habitants à l’abri du souci d’émigrer coûte que coûte.
Les dernières statistiques font ressortir que 80% de la migration à travers le monde se fait à la régulière, alors que le reste pose un problème délicat. Deux choses sont à établir à savoir l’émergence de développement favorable aux populations afin de se maintenir sur leurs propres terres et établir un cadre normatif à tout flux migratoire.
D’ailleurs, on demande à l’ONU la mise sur pied d’une plateforme permettant de réunir tous les pays afin de débattre des problèmes et de trouver des solutions de nature à améliorer leur situation et imposer le respect et la réalisation de leurs droits à ces personnes présentant des risques potentiels de migration clandestine.
Entretien conduite par
Noureddine HLAOUI