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Kawthar Bachraoui, principal initiateur du Festival
La grande militante historique et figure de proue de la guerre de libération et d’indépendance d’Algérie, Jamila Bouhired sera, dans quelques heures, la grande Hôte de la Tunisie pour présider, ce soir du lundi 20 janvier 2020n la cérémonie d’ouverture du Festival de la Résistance et de libération dans le cinéma à la Cité de la Culture de Tunis.
D’ailleurs, on apprend de source bien informée que Jamila Bouhired arrivera, aujourd’hui vers 18 heures, à l’aéroport international de Carthage où un accueil populaire et officiel lui sera réservé, alors que l’Union générale tunisienne va lui consacrer un grand hommage, demain mardi 21 janvier vers 11 heures du matin
Plus encore, la grande militante algérienne serait reçue par le président de la République Kaïs Saïed, sachant qu’elle se déplace à Tunis spécialement pour ce Festival organisé par l’Association libanaise des arts, « Rissalet », en collaboration avec la Cinémathèque Tunisienne.
D’autre part et pour rendre à César ce qui lui revient, il est bon de savoir que le principal initiateur de ce Festival, le premier du genre, est la grande figure de la scène culturelle tunisienne et arabe, Kawthar Bachraoui qui, en dépit des conditions difficiles, s’est démenée comme un diable pour réaliser ce projet qu’elle considère comme son rêve et son bébé.
Ainsi, après avoir lancé ce projet lors d’un dernier passage à Tunis, elle est en train de le concrétiser à partir de son lieu de résidence à l’étranger. Bravo et encore merci à cette grande dame et à tous ceux qui ont mis la main à la pâte pour que cette œuvre voie, enfin, le jour avec l’espoir et la volonté d’en faire une tradition et un rendez-vous périodique et régulier.
A rappeler, également, que Jamila Bouhired, née en juin 1935 à Alger, est une militante du Front de libération nationale (FLN), collaboratrice de Yacef Saadi chef de la Zone autonome d’Alger durant la guerre d’Algérie.
Elle fait partie des six femmes « condamnées à mort pendant la guerre d’indépendance.
Jamila Bouhired rejoint le Front de libération nationale durant ses années étudiantes. Elle travaille plus tard comme officier de liaison, membre du « réseau bombes » et assistante personnelle de Yacef Saâdi, chef de la Zone autonome d’Alger pendant la bataille d’Alger.
En avril 1957, elle est capturée par la 4ème compagnie du 9ème régiment de Zouaves du capitaine Sirvent (cantonnée dans le palais Dar es Souf place Henry Klein basse Casbah) puis blessée à l’omoplate dans la fusillade qui s’ensuit.
Étant porteuse de documents prouvant qu’elle est en contact avec Yacef Saâdi, les services spéciaux la torturent pour lui faire avouer où il se cache, mais elle ne livre que des adresses sans importance et des informations déjà révélées par les documents saisis
Après sa libération, Jamila Bouhired travaille avec Jacques Vergès qu’elle épouse en 1965. Des rumeurs sur son décès ont circulé en novembre 2015. Une prière mortuaire (fatiha) a même été récitée en sa mémoire à l’Assemblée des représentants du peuple, sur injonction d’une députée du parti Ennahdha.
Le 1er mars 2019, Jamila Bouhired se joint à une manifestation à Alger, sous les acclamations des manifestants, pour protester contre la nouvelle candidature d’Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle d’avril 2019. Le 19 avril 2019, elle participe à une autre manifestation pour rejeter le système en Algérie et exiger le passage à une deuxième république.
Noureddine HLAOUI