TUNIS – UNIVERSNEWS – La culture est malade en Tunisie des carences suspectes des pouvoirs publics et de la mentalité d’assisté des organisateurs qui ne tentent pas de compter sur leurs propres moyens de se financer et d’avoir leur indépendance financière. Après la « disparition » du festival « Mûsîqât », depuis 2019, voilà que la scène artistique va perdre, aussi celui de « Jazz à Carthage ».
Le comité d’organisation de « Jazz à Carthage » a annoncé le report de l’édition du printemps 2023, évoquant «des lenteurs et obstacles administratifs» et «des difficultés financières».
Ce report intervient après près de trois semaines du report de « Mûsîqât », organisé depuis 2006, en partenariat entre Scoop organisation et le CMAM (Centre des musiques arabes et méditerranéennes, Ennajma Ezzahra). Jazz à Carthage, rendez-vous annuel des amateurs de Jazz dans la Capitale, devait se dérouler du 28 avril au 6 mai 2023 dans un 16ème épisode.
« Malgré tous nos efforts, les lenteurs et obstacles administratifs persistants, le partenariat avec l’institution devant abriter Jazz à Carthage en 2023, convenu depuis une année maintenant, et toujours pas acté », lit-on dans un communiqué de Scoop Organisation dont une copie est parvenue, jeudi, à la TAP. « Les difficultés financières, mais aussi conjoncturelles, ont été autant d’obstacles à la tenue de cet événement musical », ajoute la même source.
Les organisateurs se disent déterminés à poursuivre leur « mission de promotion de la musique et de la culture en Tunisie, malgré les aléas ». Ils affirment être en train d’étudier différentes options pour reprogrammer l’édition du printemps 2023 à une date ultérieure, probablement en 2024». Elle n’écarte pas la possibilité de recourir à d’autres «alternatives créatives pour maintenir l’esprit de Jazz à Carthage vivant », peut-on encore lire.
Le comité d’organisation estime que « des réformes de fonds sont nécessaires pour soutenir le secteur culturel et celui de l’animation touristique en Tunisie pour permettre la tenue d’événements d’initiative privée». Il appelle les autorités de tutelle à prendre « de véritables mesures pour y remédier au plus tôt. ».