Le professeur universitaire et membre du Conseil de la politique monétaire à la BCT, Moez Labidi, et le président de l’OECT, Walid Ben Salah, ont pris part à la session spéciale intitulée « Le financement du stress budgétaire et ses effets collatéraux », organisée le 9 décembre lors de la 1ère journée de l’entreprise (JES 2021).
A cette occasion, Moez Labidi a souligné que les perspectives du plan de sauvetage nécessitent, avant tout, un renoncement des solutions de facilités.
Le membre du Conseil de la BCT a affirmé que la Tunisie affronte, à la fois, les déficits jumeaux et les conséquences de la Covid-19, ce qui nécessite d’aller vers des réformes profondes.
Et d’ajouter : « Un climat d’investissement, qui n’est pas sain, ne fait que compliquer davantage la crise économique ».
Ainsi, le changement du modèle de développement ne peut pas être concrétisé, selon lui, du jour au lendemain. Il doit être mis en place dans un cadre participatif entre les autorités concernées, les partenaires économiques et sociaux, et les juristes.
Il a, également, appelé à une conciliation entre l’Etat et les milieux d’affaires, en estimant qu’un programme de réformes sera élaboré pour assurer une reprise sérieuse des négociations entre la Tunisie et les bailleurs de fonds internationaux, notamment le FMI.
De son côté, Walid Ben Salah a affirmé qu’ « on n’a pas eu de gouvernement fort et déterminé au cours des dernières années pour décider des mesures visant à remettre le pays en marche ».
D’ailleurs, Il attend que le gouvernement Bouden se conforme aux recommandations déjà faites par le FMI depuis 2016 mais restées lettres mortes, notamment, en termes d’évaluation de sensibilité des hypothèses du budget par rapport aux données du cadrage macroéconomique, de fixation d’objectifs réalisables, clairs et mesurables et d’évaluation indépendante des pouvoirs publics des réalisations et des modifications par rapport aux données de base.
Au final, l’expert-comptable a souligné que « les prévisions du gouvernement pourraient manquer de consistance tant qu’elles ne sont pas consignées dans un plan quinquennal. Ce plan qui tarde toujours à venir ».
Jihen Mkehli