Joe Biden va devenir, aujourd’hui samedi 24 avril 2021, le premier président des États-Unis d’Amérique à reconnaître le génocide arménien qui a toujours été contesté par la Turquie.
Une porte-parole du département d’État américain a évoqué vendredi une annonce attendue samedi sur le « génocide arménien », laissant peu de doutes sur la décision de Joe Biden, qui avait promis, avant son élection, de prendre l’initiative sur ce dossier a indiqué l’agence France Presse et relayé par Le Point.
Le nouveau locataire de la Maison-Blanche a exprimé au téléphone avec le président turc, sa volonté de bâtir une relation bilatérale constructive, selon le bref compte rendu américain qui évoque la nécessité d’une gestion efficace des désaccords.
Joe Biden et Recep Tayyip Erdogan sont convenus de se rencontrer en juin, en marge du sommet de l’Otan à Bruxelles. Sans citer les États-Unis, le président turc avait dès jeudi adressé une mise en garde à peine voilée à Washington.
Lors d’une réunion avec des conseillers, il a prévenu qu’il continuerait à défendre la vérité contre ceux qui soutiennent ce mensonge. Aucun président américain ne s’était jusqu’ici risqué à fâcher Ankara, allié historique de Washington et membre de l’Otan.
Le Congrès américain a reconnu le génocide arménien en décembre 2019, lors d’un vote symbolique, mais le président Donald Trump, qui entretenait d’assez bonnes relations avec Recep Tayyip Erdogan, avait refusé d’utiliser le mot, parlant seulement d’« une des pires atrocités de masse du XXe siècle ».
Rappelons que les Arméniens estiment qu’un million et demi des leurs ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l’Empire ottoman, alors allié à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie.
Ils commémorent ce génocide chaque année le 24 avril.
La Turquie reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d’une famine, dans laquelle 300 000 à 500 000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.