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Points d’interrogation sur l’idée du don d’une journée de travail par mois sur 5 ans
Le passage de Kaïs Saïed, nouveau président de la République Tunisienne par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a eu lieu, finalement, aujourd’hui mercredi 23 octobre2019, et au cours duquel il prêté serment avant de prononcer le discours d’investiture.
La première impression qui se dégage de cette allocution est que M. Saïed est resté fidèle à lui-même et à son style tout en nuançant les propos qu’il tenait durant la campagne. Electorale. Ainsi, on n’a plus entendu les expressions fétiches telles que « le peuple veut », « les jeunes décident », « la démocratie locale ».
Par contre, il s’est déclaré pour le respect de la Constitution et des lois, pour le respect des deniers publics que personne n’a le droit de toucher sans justification légale , pour le respect des institutions qui garantissent la pérennité de l’Etat, pour le respect des principes ayant émergé avec la révolution de 2011, pour le respect des « martyrs et des blessés de la révolution », pour le respect des libertés, en général et le respect des droits de la Femme dont notamment ceux d’ordre économique et social, qu’il faut consolider
Parlant de la lutte contre le terrorisme, Kaïs Saïed a crié que « toute cartouche tirée par les terroristes sera annihilée par un tir nourri de cartouches.. » avant de rendre hommage aux militaires, aux sécuritaires et aux douaniers.
Le nouveau président de la République a annoncé que les Tunisiens ont besoin d’un climat de confiance avec les gouvernants tout en révélant que les Tunisiens, à l’intérieur du pays et à l’étranger, sont disposés à faire don d’une journée de travail par mois tout au long des 5 prochaines années.
A ce propos, les observateurs se demandent d’où vient cette idée lancée par Kaïs Saïed, que l’UGTT, par la voix de son secrétaire général Noureddine Tabboubi, a implicitement rejetée. Il faut dire comment peut-on proposer de pareils sacrifices aux travailleurs qui réclament, pourtant, l’amélioration de leurs conditions et leur pouvoir d’achat.
En tout état de cause, les analystes trouvent que le discours de Kaïs Saïed a été marqué par les généralités et par la littérature en usant de termes enjolivés. Et encore une fois, il faudra attendre les actes concrets du nouveau chef de l’Etat.
Noureddine HLAOUI